Le Son du moment – King Gizzard & The Lizard Wizard / Iron Lung

Les prolifiques australiens de King Gizzard & The Lizard Wizard dépassent les prévisions les plus hyperboliques et dévoilent TROIS nouveaux albums en ce mois d’octobre sur leur propre label KGLW. Ice, Death, Planets, Lungs, Mushrooms And Lava est disponible depuis le 7 octobre. Suit Laminated Denim, est sorti de façon peu conventionnelle le 12 octobre, un mercredi, puis Changes, cinquième album de l’année le 28.

Les choses bougent vite dans le Gizzverse, et avant même que Stu Mackenzie et ses compagnons aient terminé le travail sur leur récent et gigantesque double album Omnium Gatherum, ils commencent à esquisser le prochain disque.

Pour ce nouvel album, cependant, le groupe n’apportera pas de chansons ou d’idées pré-écrites ; au lieu de cela, ils prévoient de cuisiner toute la musique ensemble dans le studio, sur place. Pour cela Mackenzie sélectionne sept titres de sa liste de « titres de chansons potentiels » qui lui semblent « avoir une vibration », puis attribue une valeur de battements par minute à chacun d’eux. Chaque chanson doit également suivre l’un des sept modes de la gamme majeure : Ionien, Dorien, Phrygien, Lydien, Mixolydien, Eolien et Locrien.

Le groupe enregistre pendant sept jours des heures et des heures de jams, en consacrant une journée à chaque mode et BPM. Le groupe termine chaque jour avec quatre à cinq heures de nouveaux jams en boîte. Mackenzie auditionne ces jams une fois les sessions terminées, les assemblant pour en faire les chansons qui figurent sur le 21e album studio de King Gizzard & The Lizard Wizard, Ice, Death, Planets, Lungs, Mushrooms And Lava (les initiales du titre, IDPLMAL, sont un moyen mnémotechnique pour les modes). Après avoir assemblé des instruments complets à partir de ces jams, Mackenzie et ses camarades commencent à ajouter des flûtes, des orgues, des percussions et des guitares supplémentaires par-dessus. Les paroles, quant à elles, sont le fruit d’un travail collectif. 

Pendant une demi-décennie, le sextet a été hanté par un projet conceptuel insaisissable qui avait surpassé toutes leurs tentatives (dont il y en avait eu plusieurs). Ils ont conçu l’album pour la première fois en 2017, une année chargée pour le groupe. En l’espace de douze mois seulement, ils ont enregistré et sorti cinq albums de nouveaux morceaux, mais le groupe avait l’intention de terminer l’année avec un album différent. Cet album s’appelait Changes, et il arrive enfin maintenant.

Le groupe abandonne Changes et prépare à la place le séduisant Gumboot Soup (le dernier des cinq albums que le groupe a sorti en 2017), puis se fait rapidement piéger par environ huit autres idées farfelues qui les envoient dans des directions infiniment nouvelles. Mais le concept de Changes ne change pas. En effet, la gestation de l’album s’étale sur cinq ans d’inventivité incertaine. Les bonnes choses arrivent à ceux qui attendent, et le magnifique Changes vaut chacune des 2.628.000 minutes que King Gizzard & The Lizard Wizard y a investies. Imprégné des sonorités chaudes du R’n’B des années 70 et guidé par de simples changements d’accords qui contiennent des multitudes et qui concluent une autre année remarquable pour le groupe, Changes est une merveille de soft-pop lumineuse. Venez vous perdre dans sa brillance lentement cuite.

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