[Le Son du moment] Alias / Truth or Trust (feat. Virginie B and Meggie Lennon)
Multi-instrumentiste, compositeur, dilettante, polymathe, Emmanuel Alias est passé par plus de quatre chemins avant d’en arriver à son projet psych rock éponyme. Issu de 9 ans de jazz au Conservatoire Darius Milhaud d’Aix-en-Provence, il débarque au Québec en 2014 et commence à travailler en musique à l’image chez XS Music avec Jean-Phi Goncalves, où il participe notamment à la composition de musiques pour les séries Big Little Lies, Sharp Objects (toutes deux diffusées à HBO), Une autre histoire, Hubert et Fanny, Cerebrum et Mon fils (diffusées à ICI Télé), pour le long-métrage Jouliks de Mariloup Wolfe et pour nombre de productions du Cirque du Soleil.
Depuis 2017, il bosse aussi pour Musique Nomade : il a notamment réalisé l’album Dreamweaver de l’artiste pluridisciplinaire Oji-Crie et Mi’gmaq Anachnid (nommé à l’ADISQ et sur la longue liste du Polaris) et des singles de Q-052, Annie Sama, Chances et iskwē, et est désormais le directeur musical et scénique des concerts d’Anachnid. Aussi proche de Beyries, il l’a accompagnée à quelques reprises sur scène et a réalisé la pièce Out Of Touch tirée de son récent album Encounter.
Et, en parallèle de tout ça, il entretient une petite pléiade de projets pour accommoder son besoin d’explorer les genres, faisant paraître des albums punk, hip-hop et ambient sous différents cryptonymes, jusqu’à en venir à cerner, initier et élaborer Alias, un dessein de psych rock smooth et planant marqué de revers qu’il souhaite porter plus loin. Essayant d’abord de miser sur des chansons introspectives qui pourraient exister seulement à la guitare et à la voix pour constater que ses efforts à salir le produit a posteriori n’évacuaient le sérieux et le poli originaux, il éclate son cadre et s’en remet aux récits fantastiques et hallucinés et aux avenues plurivoques. Personnification de chiens, démence, far-west, tueurs, solitude, exploration spatiale – des thèmes plutôt sombres, tout peut y passer, tout y passera, et c’est porté par des trames rock élastiques, cathartiques, sensibles, lénifiantes, empruntant au canon pour le traverser d’ambivalences, de dissonances, de fuzz et de changements de rythmes. C’est nouveau, mais c’est un peu comme si ça existait depuis des décennies, et comme si lesdites décennies étaient parcourues d’une nouvelle fulgurance, aussi.
Un album devrait arriver en Avril…