Canned Heat – On the Road Again

C’est l’histoire d’une rencontre. Celle en 1964 de Bob Hite, un employé de magasin de disques de Los Angeles, et de l’un de ses meilleurs clients, un collectionneur répondant au nom de Alan Wilson. Ensemble, ils décident de former un jug band pour partager leur passion commune pour le blues en se produisant dans la rue. Ils sont rejoints par le guitariste Henry Vestine, récemment viré des Mothers of Invention de Frank Zappa, puis par le batteur Frank Cook un virtuose ayant œuvré aux côtés de Chet Baker. Canned Heat était né. Pour le nom, Alan Wilson s’inspire du Canned Heat Blues de Tommy Johnson.

Le ″ canned heat ″ en question était une boite de conserve contenant de l’alcool gélifié, vendu comme chauffage d’appoint rudimentaire. Détourné de sa destination première il est devenu une boisson forte, très prisée dans les milieux pauvres. En juin 1967, le bassiste Larry Taylor arrive, le groupe se fait un nom lors du Monterey Pop Festival, et en juillet, Liberty Records sort un premier album éponyme contenant, entre autres, des reprises de standards de blues de Willie Dixon, Robert Johnson et Muddy Waters. Fin 1967, Fito De La Parra vient remplacer Frank Cook à la batterie. Boogie with Canned Heat, le deuxième LP, sort le 21 janvier 1968. Contrairement à son prédécesseur il contient principalement des compositions du groupe dont On the Road Again. La première version de l’album, dure 5 minutes. Pour être diffusée sur les radios, une version de 3 minutes amputée des solos d’harmonica et de guitare paraît en single aux États-Unis en avril 1968. Alan Wilson – aka ″ Blind Owl ″(chouette aveugle) à cause de sa mauvaise vue – est un compositeur habile, un harmoniciste de génie (le meilleur du monde d’après John Lee Hooker) et un chanteur à la voix haute. C’est lui qui chante sur son adaptation du blues de Floyd Jones, alors qu’habituellement la tâche incombe à l’imposant et tonitruant Bob Hite surnommé ″ The Bear ″ en raison de sa forte corpulence. Voix de fausset, bourdonnement magique de l’harmonica et présence obsédante du luth indien provoquent une sensation de étrange de bien être à l’écoute des paroles évoquant le besoin et l’envie de voyager pour fuir les réalités de la vie quotidienne.
Je suis si fatigué d’être triste. Je repars. La première fois que j’ai pris la route, seul, sous la pluie et la neige, je n’avais pas d’argent, aucun endroit où aller et ma mère m’avait quitté. J’étais encore jeune ″.
On the Road Again et une prestation au festival de Woodstock en août 69 consacrent mondialement Canned Heat et son blues mâtiné de boogie. La chanson se classe à la seizième place du Billboard américain et devient l’un des tubes de l’été 68 en Europe.

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Patrick BETAILLE, janvier 2024

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