James Royal – Call my Name

À bien des égards, l’histoire de James Naim ressemble à celle de nombreux artistes britanniques des sixties. Né à Ealing en 1941, James Royal a émergé au milieu d’une décennie en pleine révolution musicale, alors que le blues et la soul importés d’Amérique creusaient leur sillon outre – Manche. Ce nouveau phénomène convenait parfaitement au style enjoué de James. Sa tessiture de voix, son énergie, son assurance et ses prestations efficaces auraient dû lui permettre de se démarquer de la tendance pop de l’époque. Ce ne fut pas le cas. Quelques singles avec les Skylarks et les Hawks ont bien été diffusés en radio mais sans jamais figurer en bonne place dans les charts. Mauvais choix ? Forte concurrence ? La participation à la finale d’un tremplin télévisé ne suffira même pas à faire décoller la carrière de celui que le milieu surnommait pourtant ″ The King of British Blue Eyed Soul ″ ( le roi de la soul aux yeux bleus – NDLR). Pas plus que des premières parties assurées lors de concerts au Marquee avec Ike & Tina Turner, Stevie Wonder, Tom Jones ou les Moody Blues.
En 1966 sa carrière est prise en main par Mervyn Conn (le promoteur des tournées en Grande-Bretagne des têtes d’affiche américaines telles que Johnny Cash, Chuck Berry ou Jerry Lee Lewis) qui lui obtient un contrat d’édition avec CBS Records. Plusieurs séances d’enregistrements sont organisées avec quelques requins de studio, le guitariste Jimmy Page notamment. Call My Name, le premier single issu de ces sessions, est publié en 1967 en Grande-Bretagne et l’année suivante dans les autres pays européens où il est bien accueilli, particulièrement en France au cours de événements de Mai 68. À partir d’une composition de R. Murphy et J. Klaeysen la voix de son interprète exprime avec sensibilité les thèmes de la solitude, de l’appel à l’aide et de l’amitié. ″ Quand tu te sens seul, appelle moi. Quand tu es fatigué, appelle moi. Quand tu as le cafard, appelle moi. Je ne peux envisager de te laisser tomber. Alors maintenant, n’importe quand, appelle moi ″.

Sur des arrangements de Keith Mansfield, congas bondissants, ligne de basse entêtante, guitare acoustique subtile et tonalité soul des cuivres admirablement dosés accompagnent à merveille la puissance de l’assaut vocal. James Royal venait de trouver sa place en tant que chanteur solo et ce 45 tours marquera à jamais une carrière qui, malgré tout, ne décollera jamais vraiment. Dommage !

Aparté: Mon tout premier 45 tours!

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Patrick BETAILLE, août 2023

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