Donovan – Mellow Yellow

Dans une interview au New musical Express, ce chanteur écossais déclarait : ″ Être Mellow, c’est être cool, relax, décontracté, un peu comme lorsque l’on pratique la méditation ″. Compte tenu du contexte flower power, le jaune pâle dont il est question peut paraître crédible. D’autant plus crédible qu’en 1968 c’est lui, Donovan,  qui incite les Fab Four à aller voir chez chez le Maharashi Mahesh Yogi s’il fait beau.
Quand Mellow Yellow sort en Angleterre en février 1967 (octobre 1966 aux USA), Donovan Phillips Leitch a 20 ans, joue du folk acoustique, baigne dans le psychédélisme et fréquente John Lennon. Il n’est donc pas étonnant qu’à l’époque les paroles de ce single cool et groovy soient perçues comme ayant été écrites sous l’emprise de substances hallucinogènes et fassent l’objet d’interprétations plus ou moins fumeuses. C’est ainsi que la ″ eletrical banana ″ évoquée dans le texte devient pour certains une allusion à la pratique consistant à extraire les fibres de la peau de banane et à les fumer après séchage, histoire de pouvoir planer à 5000 mètres, moteur arrêté. ″ John et moi avions l’habitude de parcourir les tabloïds et de nous inspirer de certaines idées amusantes pour les mettre en chansons. Un jour je suis tombé sur une publicité pour des godemichés dont la forme et la couleur faisaient penser à des bananes. C’est aussi simple que ça ! ″. Autre sujet à controverses, notamment quand le troubadour Glaswégien chante : ″ I’m just mad about Saffron and she’s just mad about me ″ et ″ I’m just mad about Fourteen, Fourteen’s mad about me ″. Il n’en faut pas plus pour déduire que le musicien se défonce en fumant du safran et qu’il est obsédé par les adolescentes. À y regarder de plus près, Saffron et Fourteen sont en réalité des prénoms féminins ; rares certes, mais des prénoms quand même. Même perchées et sujettes à divagations, les paroles n’ont donc rien à voir avec des trips épicés et d’hypothétiques relations avec de jeunes filles prépubères.
Donovan bénéficiait déjà d’une grande popularité aux États-Unis grâce une autre de ses compostions (Sunshine Superman) mais c’est Mellow Yellow qui lui vaudra une reconnaissance internationale. Enregistrée avec des pointures de jazz, produite par Mickie Most (Animals, Herman’s Hermits, Jeff beck) et arrangée par le futur led Zep John Paul Jones, la chanson distille une instrumentation originale et raffinée qui met en valeur la voix et le jeu de guitare de l’artiste qui deviendra le porte-parole de toute une génération hippie, ″ Quite rightly ″ [NDLR à juste titre ].

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