[La Reprise du Jeudi] Kid Loco – Born in the 60’s

Le nom de Jean Yves Prieur ne vous dit peut être rien. Jean Yves Prieur est né dans les années 60. En 1982, il change le paysage musical français en créant Bondage Records qui sortira la fameuse scène alterno à commencer par Bérurier Noir. Et puis 15 ans plus tard, Jean Yves est allé se changer dans une cabine téléphonique et est devenu Kid Loco. Ses productions entre électro et trip hop sont portés par la vague French Touch et séduiront son public, notamment avec l’album A Grand Love Story en 1997.

Kid Loco est né dans les années 60 donc, et aujourd’hui, il se penche sur la musique de cette décennie où les madeleines sont si savoureuses, pour un album de reprises. Des innocents yéyés au Summer of Love, comment condenser autant de richesses et de disparités en un disque ? Pas de soucis, Kid Loco y parvient très bien. Finalement, on retrace son parcours en 11 titres. On sent une joie d’enfant dans Sunny de Bobby Hebb, on se dit que le son de Kid Loco doit autant à la chaleur de la soul, ici avec My Girl des Temptations que du très acide Arnold Layne du Pink Floyd période Syd Barrett. Quant à l’extrait clippé, Little Doll des Stooges, il concerne un groupe dont l’influence a sûrement poussé à la création de Bondage. Dans ce titre, Iggy Pop voit une jeune fille qui le fixe dans le public et qui l’obsède, dans un magma de fuzz, on est quand même très loin de Happy Togheter des Turtles, également présent dans ce Born in the 60’s. Ce morceau est le seul featuring du disque puisque le chant est à la russe Olga Kouklaki et sa voix sensuelle, un changement radical d’ambiance, et pourtant, le titre garde un quelque chose d’animal dans sa langueur.