LNDFK (Linda Feki) – Kuni

Alerte enfant prodige du jazz !

De temps à autres, on a la chance d’être surpris par des sons que l’on avait pas entendu auparavant, et quand ces sons sont les créations d’une jeune artiste, on est doublement surpris.

LNDFK (Linda Feki) est une chanteuse et auteure-compositrice, née de deux cultures – une mère italienne et un père arabe. Elle a grandi à Naples, loin de son père, du Sahara, de sa patrie et de ses traditions, ce qui a contribué à nourrir le désir de redécouvrir – à travers l’art – un engagement envers ses racines. Sa musique se mêle aux influences jazz, néo-soul et hip-hop, filtrées à travers ses expériences et sa sensibilité.

Après un premier EP, Lust Blue, le single Ku a précédé la sortie de son premier album, Kuni, sur le label new-yorkais Bastard Jazz Recordings en ce mois de février 2022. Ku est son premier single solo de et il  dévoile une autre facette de ses talents.

On peut désormais écouter l’album en entier sur Soundcloud. C’est du jazz moderne…

Kuni est une exploration dichotomique envoûtante, au travers de sonorités multiformes et diverses, surfant allègrement sur une variété de styles et genres. L’album s’ouvre sur Hana-bi, un morceau purement instrumental et ambiant qui donne son ton à l’album. C’est un dialogue opposant fleurs et feu, la première des nombreuses représentations dichotomiques. Puis Takeshi se place dans sa continuité, avec sa batterie entraînante et très syncopée et sa ligne de basse frénétique et ses accords jazz.

Puis c’est au tour de l’envol du titre Smoke – a moon or a button qui à la structure d’un standard de jazz mais qui ne dédaigne pas les territoires sonores neo-soul avec ses tambours époustouflants – un sommet du genre.

LNDFK aborde le hip hop expérimental avec 2 morceaux collaboratif avec deux étoiles montantes de la scène alt-rap américaine qui se chargent d’offrir des couplets provocants et impressionnants, combinant des jeux de mots denses avec des flows non conventionnels. Avec Don’t Know I’m Dead or Not avec ChesterWatson et How Do We Know We’re Alive avec Pink Siifu, Linda brouille les frontières entre le R&B alternatif, le jazz et le hip-hop underground. Ces morceaux avaient attiré l’attention de nombreux médias et radios mais ils ne détonnent pas avec le thème général de l’album

Ku, le troisième et dernier single avant la sortie de l’album, fait évoluer le son de la future soul tout en naviguant à travers le nu jazz et l’électronique expérimentale. Inspiré du roman graphique et du film « Sin City », et surtout du destin de son héroïne et tueuse Miho, Ku est l’interprétation musicale de son histoire, laquelle débute par l’évocation de sa beauté, viennent ensuite ses tendances meurtrières le tout dans un rythmique qui va crescendo atteignant son point culminant dans un final ambiant, embrassant tout à la fois; la vulnérabilité et la paix intérieure du personnage.

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