[La Reprise du Jeudi] Sol Hess & The Boom Boom Doom Revue – Sand

Quand d’autres multipliaient les pains, le label palois A Tant Rêver du Roi multiplie les sorties. Et à venir très vite, un nouveau projet pour le songwriter bordelais Sol Hess, qui sera accompagné de The Boom Boom Doom Revue et pourra ainsi concourir pour le prix du nom de groupe le plus long. L’album s’intitule And the City woke up Alone et le premier extrait est une reprise de Sand, du duo Nancy Sinatra & Lee Hazlewood, qui a déjà beaucoup contribué à cette rubrique.

L' »icône du cool » avait sorti ce titre en 1966 sur son deuxième album How Does That Grab You. Un vagabond demande à une jeune fille de réchauffer son coeur, mais le sien aussi est froid. La température monte alors au fil des couplets, et pourtant, personne ne se roule dans le sable, dévalant la dune enlacé l’un à l’autre, c’est plus fugace que ça. « Call me Sand » chante Hazlewood, l’homme volatile comme un nuage de sable ? Ou le grain venant enrayer un triste quotidien ?

 

Les tubes de la « fille de » bénéficient souvent d’une orchestration riche mais semblent plus légers sur le fond, ce qui n’est pas forcément le cas, surtout pour les duos avec le moustachu, ce que nous avions déjà vu avec Some Velvet Morning. Lee Hazlewood le confirmait dans une interview à Index Magazine. Il y affirmait que Sand était le morceau qui avait préféré écrire pour Nancy Sinatra et qu’on peut trouver plusieurs sens cachés à cette histoire de vieil homme dégueulasse qui rencontre une jeune fille dans le désert. Il y parle aussi de la musique à laquelle il voulait donner des sonorités arabiques et de cette guitare follement psychédélique qui intervient à mi-morceau.

Chez Sol Hess & The Boom Boom Doom Revue, l’ambiance n’est pas non plus aux plages paradisiaques, ni aux fastes de la côte ouest. On est plutôt côte Est. Ce battement qui palpite lentement est typique du Velvet Underground, le couple semble longer des docks embrumés, dans une zone portuaire, un trompettiste s’appuie contre un lampadaire qui reflète dans une flaque d’eau. La voix féminine est celle de Marie Möör, performeuse, femme de lettre depuis quatre décennies, durant lesquelles elle a notamment collaboré avec Jean Louis Murat, Christophe ou Bertrand Burgalat.

Si on devait comparer leur interprétation à d’autres couples qui ont repris Nancy Sinatra & Lee Hazlewood, on serait clairement plus proche de Lydia Lunch & Rowland S Howard que de Clara Luciani et Alex Kapranos.

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