[La Rubrique du Son] Tidymess

Bonjour à tous et à toutes, nous voilà repartis pour une nouvelle chronique de la Rubrique du Son. Jusqu’à présent je n’ai parlé que de groupes dont les textes étaient pour la majorité en anglais ; mais la langue française, notre langue natale, est pleine de richesses insoupçonnées et de ressources inépuisables. Lorsqu’elle est bien menée, elle peut être un atout poétique et musical dont il serait bien dommage de se priver. Aujourd’hui je vais vous parler d’un duo de variétés pop-rock aux textes français : TIDYMESS.

Tidymess, signifie en français « désordre ordonné », traduction des personnalités bien différentes et toutes en nuances de ses deux fondateurs, Thomas Peyrucq et Nelly Mousquès. Ce nom révèle déjà une double facette qui met en avant l’opposition des registres de leurs chansons et de leurs textes, leur répertoire allant de sujets sérieux et poignants à d’autres beaucoup plus légers, voire humoristiques. Il s’agit également de se servir de la veine du théâtre afin de travailler le côté comique ou dramatique de certaines chansons. Tidymess, c’est donc cette ambivalence, cette éternelle opposition entre le sérieux et l’humour, l’ombre et la couleur.

Tout commence en 2005, par une rencontre sur la scène paloise du spectacle musical « Couvre-feu« – un hommage à Daniel Balavoine – présenté par la troupe des Princes des villes et par La Compagnie Bizane. Thomas et Nelly ont tout de suite accroché artistiquement et humainement. Après de nombreuses scènes partagées alliant musique, et art dramatique avec la compagnie l’Art Scène Théâtre, l’idée émergea de composer leurs propres chansons. Aux environs de 2016, leur répertoire est constitué de compositions, mais aussi de reprises et de ce qu’on appelle dans le jargon musical des « mash-up ». Le mash-up est un genre musical hybride qui s’est vu naître dans les années 90/2000, et qui consiste à créer une chanson ou une composition originale à partir de deux ou plusieurs autres déjà existantes au préalable. Il vient de l’anglais to mash up  qui a plusieurs sens en fonction des phrases dans lesquelles il est employé : d’abord « écraser », « broyer »… mais aussi « mélanger », « fusionner », « mixer »… Il s’agit généralement de superposer la partie vocale d’une première chanson sur l’instrumental d’une autre, et vice versa. Exemple :

Lorsque le projet leur permet de donner des concerts, ils officialisent le duo Tidymess et s’y impliquent encore davantage, notamment en faisant appel à un batteur professionnel et ami de longue date, Olivier Pelfigues, qui posera la section rythmique sur certains morceaux. Ils en profitent pour poster leurs premières maquettes sur leur page Facebook, comme par exemple « Sauf toi » en 2016.

L’idée d’enregistrer un premier album arrive donc assez naturellement, et pour cela, une campagne de financement participatif est lancée sur Internet. Le groupe s’élargit à d’autres musiciens : Olivier Pelfigues à la batterie donc, Nathalie Biarnès au piano et aux arrangements des choeurs, Mathias Brenier à la guitare, et Jean-Baptiste Salles à la basse. Des concerts suivant l’enregistrement de l’album arrivent, mais étant le bassiste de l’Orchestre de Pau, Jean-Baptiste Salles ne sera pas assez disponible pour le projet. Il sera donc remplacé par Philippe Ichas, rencontré par nos deux protagonistes à l’été 2018.

Une opportunité jaillit à ce moment là : celle de faire une représentation à l’occasion de la sortie de l’album, baptisé « De Concert », à l’espace James Chambaud à Lons en mars 2019. Symboliquement, il s’agit de leur premier « vrai » concert, avec tous les participants du financement en ligne, c’est donc une manière de les remercier. Un gros travail de mise en scène est alors entamé, avec jeux de lumière, danseuse, théâtralisation évidemment, et projections de vidéos sur grand écran. Le 23 mars 2019, la salle de spectacle James Chambaud affiche complet pour le concert du groupe TidyMess et l’impact de l’évènement dépasse de très loin toutes les attentes de Thomas et Nelly.

Si l’on s’attarde sur leurs influences, elles aussi proviennent de tous bords et de toutes horizons. Pour le côté littéraire on peut citer Jacques Brel, Zazie, Grand Corps Malade, mais aussi plus récemment Clara Luciani ou encore Eddy de Pretto. Musicalement, ils se tournent aussi bien vers le rock français et international des années 90 comme Noir Désir, Nirvana, The Offspring que vers des références plus intemporelles : Michael Jackson, U2, The Beatles… Ils ont également été particulièrement marqués par l’album « Racine Carrée » de Stromae, ainsi que par la B.O du film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain« , par le compositeur français Yann Tiersen. Il ne rentrent donc pas dans un moule et ne souhaitent de toute façon pas se cloisonner dans un genre particulier. Il en résulte un style musical extrêmement nourri, l’album est composé d’univers tous différents les uns des autres.

Je pense par exemple à la chanson « Désert« , témoin d’un sujet sensible sur la maladie d’Alzheimer, fixée dans un cadre piano-voix très intimiste.

Ou encore à « L’Intimidé« , beaucoup plus rock, qui dénonce le harcèlement scolaire avec une grande vigueur textuelle et musicale.

Et puis soudain, posé juste là comme pour détendre l’atmosphère, on a un récit humoristique et théâtralisé de la vie quotidienne et de ses petits tracas.

L’album a fait l’objet d’un énorme travail d’écoute, de remaniement et de rectifications. TidyMess l’a enregistré chez Célestine Records, avec l’ingénieur du son et propriétaire du studio Alain Célestine, qui s’est beaucoup investi dans le projet ; ils ont ainsi pu bénéficier de ses conseils, par exemple sur le nombre de chansons idéal pour un album. La pochette de ce dernier a été réalisée par Dominique Peyrucq, infographiste et père de Thomas ; les clichés figurant dessus ont quant à elles été prises par Alexandra Sarragot d’Au Coeur d’un Regard Photographies. Le but était de trouver une cohérence avec l’identité du projet en marquant cette opposition des genres et des personnages.

Je vous invite à suivre ce lien pour vous tenir au courant de l’actualité musicale de TidyMess ; n’hésitez pas, le temps d’une soirée, à venir vous immerger dans leur monde.

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui, j’espère que cette chronique vous a plu, dans tous les cas je vous dis à très bientôt pour de nouvelles découvertes de la scène musicale locale !

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