Arthur Brown – Fire

Parti du Yorkshire pour faire des études de philosophie à Reading, Arthur Wilton Brown se ravise, commence à écrire de la musique et s’implique dans différentes formations de rhythm’ n’ blues. Après un séjour à paris où il se produit dans plusieurs cabarets, il crée à Londres The Crazy World of Arthur Brown.
Pour élaborer un premier disque éponyme et plutôt que de faire appel aux sempiternels sujets consacrés aux filles, aux relations amoureuses ou aux bagnoles, Arthur Brown fait un autre choix. Ayant grandi en Angleterre après la seconde guerre mondiale, le chanteur compositeur a passé beaucoup de temps auprès de personnes dont la vie a été détruite par la guerre. Syndromes post-traumatiques, désespoir et dénuement servent ainsi de trame à ce concept album qui raconte le parcours d’un individu confronté à ses démons qui, au cours de ses errance psychédéliques, arrive au Royaume des Ombres  et fait la rencontre du dieu des feux de l’enfer. Après avoir sombré dans les abysses, le personnage revient et hurle : ″ I am the god of hell fire and I bring you…Fire !″ [je suis le dieu de l’Enfer et je t’apporte… le feu ! – NDLR].
Ainsi débute Fire, la troisième chanson du LP au cours de laquelle notre héro est supposé griller. Reproduit sur scène, Fire devient le clou du spectacle. Entre autres extravagances, Brown chante vêtu d’une cape orange, masqué et coiffé d’un chapeau enflammé. L’effet est saisissant, surtout lorsqu’on y ajoute le chant – un blues rapide et exceptionnellement bien interprété. Sorti en 45 tours chez Tracks, le label des Who, le titre devient un immense succès international, caracole en tête des charts au Royaume-Uni et figure aux deuxième rang des hits américains.
Coproduit par Pete Townsend, l’album sort peu après et le groupe prend la route pour une tournée épuisante au cours de laquelle les excès de drogues entraînent la défection de certains musiciens. C’est ainsi que le batteur Drachen Theaker sera temporairement remplacé par un adolescent répondant au nom de Carl Palmer. Finalement le groupe est dissout et son fondateur se lance dans divers projets mais sans jamais atteindre la notoriété acquise avec son Crazy World.

Anecdote : le 4 décembre 1971 Lors du concert des Mothers Of Invention au Casino de Montreux, constatant un départ de feu provoqué par un tir de fusée, le speaker se fend d’une plaisanterie : ″ Le feu ?!… Mesdames et Messieurs, Arthur Brown en personne ! ″. En 1975 et avant de se lancer dans une carrière solo sans lendemain, Arthur Brown joue le rôle du prêtre dans la version cinématographique de Tommy – l’opéra rock des Who – réalisée par Ken Russel.

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Patrick BETAILLE, octobre 2023

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