[La Reprise du Jeudi] Le MoPop rend hommage à Alice in Chains

Chaque année, le Musée de la Pop Culture de Seattle (le MoPop pour les intimes) rend hommage à un groupe ou un artiste. Il organise une grande soirée concert en son sein qui marque le début d’une campagne de levée de fond pour promouvoir la culture dans les quartiers défavorisés des Etats Unis. Seattle est une place importante en terme de pop culture, lieux de naissance de Jimi Hendrix et berceau du grunge. Ce courant musical avait envahi le monde au début des années 90 avec Nirvana en tête de proue, mais cette année 2020 marque aussi les 30 ans du premier album d’un autre groupe d’importance : Facelift de Alice in Chains. C’est à eux que rend hommage le MoPop cette année 2020.

Qui dit 2020, dit pas de spectacle vivant. Alors l’hommage se matérialise par une longue vidéo de 2h30 (visible dans son intégralité ici) au cours de la laquelle des responsables du musée parlent de la levée de fond et de Alice in Chains, puis on suit les membres actuels du groupe à travers les salles du musée, et entre chaque séquences, du live.  Sur la scène de l’auditorium désert du MoPop ou quelque part sur la planète confinée. Pour jouer les morceaux du groupe, on retrouve évidemment des rescapés des années grunge, des membres de Soundgarden, Nirvana ou Pearl Jam, Mark Lanegan, et puis des pointures du metal des années suivantes, Korn et Mastodon. Les précurseur de la fusion Fishbone viennent pousser un  Them Bones puissamment cuivré.

 

Mais la prestation à retenir est l’œuvre de Duff Mc Kagan et Shooter Jennings pour Down in a Hole. L’ex Guns’n’Roses joue de tous les instruments et le fils de la légende country Waylon Jennings tient le micro pour une interprétation, certes fidèle à l’original, mais qui rappelle combien ce titre provoque des frissons dans le dos.

 

Down in a Hole a été écrit par Jerry Cantrell,  le guitariste de Alice in Chains. Il y est question des écueils de la vie alors que lui est dépressif et plusieurs membres du groupe toxicomanes. Le chanteur Layne Staley est accro à l’héroïne, cette drogue a fait des ravages dans la scène de Seattle des 90’s et lui sera indirectement fatale en 2002. Il chante cette ballade sombre d’une manière vibrante et ensorcelante. Il se sait aussi au fond du trou et incapable d’en sortir. Si le son de Alice in Chains est volontiers plus lourd que celui des autres figures du grunge, ce titre issu de l’album Dirt de 1992 sonne comme une ballade toxique dans laquelle on serait paradoxalement bien.

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