Playlist – Quoi de neuf en Janvier 2023 ?

Que s’est-il passé ce mois de Janvier ? C’est Julien qui vous explique tout !

Quel est le grand sujet de ce mois de janvier ? La réforme des retraites, bien entendu ! Le gouvernement va nous faire travailler plus longtemps. Il en rêvait depuis plusieurs années, il va le faire. Alors, concrètement, qu’est-ce qu’il va se passer ? Et bien en 2040, il y aura toujours des anciens combattants pour raconter qu’ils ont connu la vie avant internet, qu’ils ont connu l’époque où il fallait porter des trucs à la main, alors qu’il y a des drones pour faire ça. Ça sonne un peu comme Eric Burdon chantant When I was Young, ce magnifique morceau nostalgique, où il explique qu’il fumait des cigarettes à 10 ans. Le tabac n’existera plus en 2040 et peut être que le violons non plus, lui qui vient enfoncer encore les souvenirs de l’ancien Animals dans les limbes du temps. Il y a bien longtemps que les plus jeunes collègues auront jeté un Voilà Now You’re Old aux sexagénaires, comme le chante si bien les Briochins de Dewaere dans leur dernier album, ils ne feront pas plus de différence entre leurs aînés et des statues antiques. A part que, normalement, on viendra toujours travailler habillé.

Il y a toujours des gens qui prennent les choses bien, qui ne râlent jamais. C’est sûrement le cas de Gaz Coombes. Lui a commencé à travailler en 1995 avec Supergrass, alors, il est encore loin de la quille. Alors, certes, il n’y a peut-être plus tout à fait l’insouciance des débuts, mais le souci du travail bien fait est intact, en témoigne son nouvel album Turn the Car Around, aux titres pop aussi bien construits qu’orchestrés, tirant parfois vers la soul ou le glam. Long Live the Strange, une célébration des gens étranges, en est un extrait aussi immédiat que puissant.

Billy Nomates, elle, fait partie de ceux qui font les choses avec passion, et qui se battront pour celà. Il y a toujours de la hargne sur son visage, et avec son deuxième album CACTI, elle invite autant à danser qu’à tout envoyer valser. Ses compositions sont tout autant synthé-pop que punk dans l’esprit. Le patron qui lui dira “Ma petite Billy, vous nous faites des cafés s’il vous plaît ?” n’existe pas.

Dans ces moments de mobilisations sociales, il y a ceux qui se focalisent sur le sujet du moment, commentent et manifestent et ceux qui fuient, qui s’évaderaient bien ailleurs, en voyage, dans des pays lointains. Au Brésil ? Les troubles sociaux y sont d’un degré supérieur dans cette période de transition présidentielle. Mais, toujours reste la musique. Lucas Santtana a sorti ce mois de janvier un nouvel album O Paraiso, un de ces disques qui fait plaisir. Il ouvre sur un folk tropical, connecté à la nature, puis incorpore par la suite des éléments électroniques, saupoudré de cuivres sans lésiner sur les quantités. Il y a là une reprise de The Fool on the Hill des Beatles, ainsi qu’un duo avec Flavia Coelho nommé Muita Pose, Pouca Yoga. Mince ! Le clip arpente les rues de Paris, en période de grève, cette ville peut vite se transformer de Paraiso en Inferno.

On peut alors opter pour la musique du désert. Al Qasar nous amène dans la caravane de bédouins aussi mystérieux qu’électriques. Une mer de dunes nous mène devant les portes de quelques cités perdues, au moins aussi spectaculaires que Petra. Renseignement pris, ce titre Awal extrait de l’album Who are We ? est né au beau milieu de Barbès, non loin de la gare du Nord. Des gens se sont fait poignardés là-bas ce mois-ci, le ministère de l’intérieur déconseille vivement de se rendre dans cette zone !

Sinon, il reste le pays des rêves, le continent onirique. Le nom d’Upupayāma est un voyage à lui tout seul, avec sa consonance japonaise, ou peut être finnoise. Derrière ce mystère, on trouve le compositeur italien Alessio Ferrari, qui a sorti un deuxième album de son projet fin 2022 : The Golden Pond. On navigue joliment d’est en ouest dans des compositions aussi captivantes que reposantes. On peut penser à King Gizzard & the Lizard Wizard quand le tout s’électrifie, le même pouvoir hypnotique que les australiens. Bien il y a bien un moment où il faut se réveiller, et regarder par la fenêtre : il neige !

Texte : Julien Beylac

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