Ram Jam – Black Betty

Au départ, Black Betty était une mélopée chantée par des esclaves afro-américain. C’est dans ce contexte que, souvent, le terme a été associé, soit à la bouteille d’alcool frelaté à laquelle les forçats faisait appel pour oublier leurs peines, soit au mousquet ou au fouet dont ils étaient souvent les victimes. Enregistrée une première fois par John et Alan Lomax en 1933, elle sera chantée a cappella par un pensionnaire d’un pénitencier du Texas répondant au nom de James ″Iron head″ Baker. En 1939, c’est au tour de Leadbelly de graver le titre commercialisé à l’époque par le label Musicraft. Au milieu des années 70, un groupe de rock de l’Ohio reprend le titre dans une version musclée qui rencontre un rapide succès auprès du public, devenant immédiatement un énorme hit international. Ram Jam – pas plus que son auditoire – ne connaissait probablement pas l’origine et le sens du texte de Black Betty. C’est la raison pour laquelle leur interprétation a été cataloguée en tant qu’évocation d’une relation sexuelle avec une femme noire… ″Whoaw! Black Betty – Bam ba lam – tu peux me croire, elle me fait triper. Elle vient de Birmingham en Alabama et elle est toujours prête. Quand elle agite ce truc là, bon sang, elle m’embrase… Bam ba lam!″ Il n’en fallait pas plus pour qu’un boycott de la part des organisations américaines de défense des droits afro-américains et de l’égalité raciale ne soit établi. En tous cas, il s’agit d’un cas unique. Celui d’un groupe de rock blanc qui s’approprie un chant traditionnel noir et parvient à en faire un tube planétaire redoutable et maintes fois repris. Bam ba lam!

Patrick BETAILLE,  juillet 2022. Cliquez ici pour retrouver tous les articles: Black Bonnie!

 

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