[Chronique] Fishtalk – Shutdown

Certes Shutdown a été publié en janvier dernier, mais il n’est absolument pas trop tard pour en parler, halte aux DLC ultra-courtes de la production musicale ! Les jeunes membres de Fishtalk sont d’origine caennaise mais ont migré vers la capitale pour entamer des études d’art. C’est dans leur coloc de banlieue qu’ils ont enregistré les quatre titres qui composent cet EP. L’histoire commence comme celle de pleins de groupes qui ont bien grandi par la suite. A l’occasion, ils ont même créé leur propre label, Petite Biche Records, trop mignon le nom.

Sur ces quatre titres, Fishtalk oscille entre Dream-Pop et Shoegaze, jouant avec la fée électricité de manière délicate mais pénétrante. Après une introduction qui prend son temps, Limp nous amène dans une rêverie soyeuse portée par la voix éthérée de Mathilde Gresselin, qui dès Sinusoid laisse apparaître quelques angoisses dans un morceau plus tendu et intense. Hummingbirds a la tête dans les nuages et les souvenirs, hors du temps qui nous pousse à courir d’un endroit à l’autre en permanence. Il en est de même pour le dernier titre Générique, qui fait l’actualité du groupe puisqu’il vient de faire l’objet d’une vidéo.

Le sous sol de la colocation ressemble à un salon de maison bourgeoise où plus rien n’aurait bougé depuis un siècle. Générique a été écrit à la mémoire d’une dame disparue prématurément qui vivait dans son propre univers, entourée de chats et de poupons dont elle s’occupait tendrement. S’endormir sur cette douce berceuse est l’assurance de rêves étranges.

Fishtalk est Mathilde Gresselin au chant, claviers, basse, les frères Ismael et Corentin Maretheu aux guitares et Valentin Moncler à la batterie.

Vous trouverez bien le temps de pénétrer l’univers de Fishtalk et de vous y arrêter une vingtaine de minutes. L’EP Shutdown est en écoute intégrale sur leur page Bandcamp, où vous pourrez même vous offrir une cassette rose ou pailletée.