[La Reprise du Jeudi] The Bobby Lees reprennent Bo Diddley et Richard Hell
Alors que les productions en vogue font dans le post-rock ou le retour aux années 90, quatre jeunes gens remontent la file à contre courant, en bousculant tout le monde. The Bobby Lees sont de Woodstock mais ne sont pas vraiment peace and love, non leur truc à eux, c’est le rock and roll, le cru, le sec, l’abrasif. Leur réputation s’est répandue comme une trainée de poudre à travers les Etats Unis, et les voilà avec un premier album sorti sur le label californien Alive Natural Sound, produit par la légende Jon Spencer. On sent que Skin Suit a été enregistré dans des conditions proches du live, c’est n’est pas un produit de laboratoire, on les entend soupirer, renifler, tout est très spontané. La fougue de la jeunesse contraste avec une musique de vieux briscards. C’est sexy et inquiétant à la fois, et ça, c’est un héritage des Cramps.
Puisqu’on en est aux hommages et aux influences, on trouve deux reprises à la fin du disques. Blank Generation de Richard Hell et I’m a Man de Bo Diddley. La première est un hymne punk que son auteur chantait sur les mythiques planches du club CBGB à New York, à la fin des années 70. Un endroit où les Bobby Lees auraient sûrement été à leur aise. Blank Generation, la génération du vide, la jeunesse oubliée, l’avenir brouillé, un thème qui parle forcement à ceux qui ont 20 ans aujourd’hui. Si Bo Diddley a été un artiste plutôt créatif, avec son rythme chaloupé emblématique, I’m a Man ne peut pas être considéré autrement qu’un plagiat de Hoochie Choochie Man de Muddy Waters, mais en 1955, les droits d’auteurs dans le blues du Mississippi … Toujours est il que c’est le même genre de morceau qui bombe le torse et vante la virilité de son auteur. Ce qui est marrant, c’est qu’au micro de The Bobby Lees, on retrouve Sam Quartin, une nana au caractère bien trempé.
Tous ces morceaux ainsi que le single Drive sont dans la playlist ci-dessous …