[La Reprise du Jeudi] The Score des Fugees a 25 ans
Il y a 25 ans, The Fugees sortaient leur deuxième album The Score. Un disque qui va devenir un disque générationnel, comme il n’en sort que quelques uns par décennies. La raison ? Le hip-hop est en plein essor, Dr Dré et Snoop Dogg ont déjà jeté les bases du gangsta rap, mais The Fugees vont amené le style sur un autre chemin, y apportant des influences soul et caribéennes. Ils ne parleront pas que de dollars et de weed, leur discours aura une dimension sociale et contestataire. Fugees est le diminutif de « refugees ». En effet, quand ils parlent de leurs origines, Wyclef Jean et Pras Michael voient plus loin que leurs immeubles du New Jersey, ils voient Haïti. Les ancêtres de Lauryn Hill, eux, sont venus de Jamaïque. Ces trois là ont un talent immense, que ce soit en tant que musiciens, producteurs ou au micro.
The Score, donc, arrive dans les bac le 13 février 1996, et c’est un succès immense. L’album contient officiellement deux reprises, No Woman No Cry de Bob Marley dont vous avez déjà l’original bien en tête et Killing Me Softly, tube soul de Roberta Flack en 1973.
Sur le reste de l’album, le sampling est archi-présent, et pour quelques titres, la frontière entre reprise, adaptation ou sample devient floue. L’autre grand tube est Ready or Not. Il contient une sample non-déclarée de Boadicea d’Enya, qui vaudra un procès au groupe, mais il est surtout une adaptation ultra-réussie d’un titre soul de The Delfonics, Ready or Not Here I Come (Can’t Hide from Love) sorti en 1968.
Quant à Zealots, c’est clairement inspiré de I only have Eyes for You du groupe vocal The Flamingos, ici dans une mise en scène genre « vacances d’hiver à Cauterets » sur le plateau d’un show américain, en plein mois de juillet 1959 à New York.
Pour une liste exhaustive des samples utilisées sur The Score, vous pouvez consulter Whosampled. On se laisse avec le délicieux Fu-Gee-La dont le clip fut tourné en Jamaïque, inspiré du film culte dans l’histoire du reggae, The Harder they Come. On peut enchainer avec le Ooh La La de Teena Marie et jouer au jeu des ressemblances, mais attention, ce morceau pop de 1988 fait mal aux oreilles.