[La Reprise du Jeudi] The Meridian Brothers – La Cumbia del Pichaman

Bizarrerie du jour, bonjour ! Les habitués de la Centrifugeuse à Pau se rappelle peut être des passages de The Meridian Brothers et de leur cumbia aussi psychédélique que synthétique. Les puristes crieront au blasphème, mais dans la salle, une fois l’effet de surprise dissipé, les gens avaient l’air de bien aimer.

Aujourd’hui, les Colombiens reviennent par le biais d’un nouvel album, Cumbia Siglo XXI, et c’est encore plus étrange que d’habitude. Avec le deuxième morceau arrive un air bien connu, celui de Son the Preacher Man de Dusty Springfield, mais les paroles de Cumbia del Pichaman ne font pas dans le sous-entendu.

Dans le morceau de 1968, entendu depuis dans la BO de Pulp Fiction, le fils du pasteur amène la soulwoman aux faux airs d’enfant sage marcher dans les bois. Il lui glisse de mots doux et lui dit que tout va bien se passer, puis il l’embrasse et lui dit que tout va bien se passer.

 

L’histoire de la Cumbia del Pichaman est plus alambiquée, mais la conclusion est le même. Les Meridian Brothers invente un personnage entre mythologie et super-héros, el Pichaman, que l’on peut traduire « l’homme bite ». La narratrice rencontre son fils, le beau Candelario, au carnaval de Barranquilla. Elle tombe sous son charme et lui offre sa fleur. Il lui enseigne ce que son père enseignait : la liberté sexuelle.  Et un nouveau monde s’ouvre à elle, libérée du poids  des traditions et de tous les tabous.

Bien que le titre se veuille féministe, on note qu’ici, l’émancipation ne semble pouvoir passer que par la bite providentielle du Pichaman ou de sa progéniture. Toujours un peu machos les latinos.

 

Pour les amateurs de culture latino-américaine, cette morceau peut référer au film mexicain Maria Candelaria, Palme d’Or 1946 à Cannes. L’histoire d’une jeune indienne qui vend des fleurs et pose nue pour un peintre. Elle est rejetée de tous car fille de prostituée revendiquant une liberté totale.

Ce texte n’aurait pu être sans l’aide d’une prof d’espagnol, alors un grand merci à Audrey H.

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