[La Reprise du Jeudi] Ring of Fire de Johnny Cash
Johnny Cash est allé s’asseoir à la gauche du Père le 12 septembre 2003. Alors depuis que cette rubrique existe, cette semaine anniversaire lui est consacré. L’homme en noir a enregistré nombre de reprises durant son demi-siècle d’activité, de quoi faire durer ces célébrations un siècle encore. Ses dernières années notamment, lors des sessions American Recordings sous la houlette de Rick Rubin, sont une riche source d’inspiration et ont permis une réhabilitation de l’artiste pour l’éternité, lui qui fut quelque peu en marge du business les décennies précédentes.
Les années précédentes, nous avions traité sa Redemption Song en duo avec Joe Strummer et de Mercy Seat écrit par Nick Cave. Deux titres magnifiques liés à la religion. Maintenant, passons de l’autre côté et voyons qui a repris Johnny Cash, avec une chanson évoquant une autre religion, l’amour, celui qui brûle, c’est Ring of Fire. Co-écrite en 1963 par son épouse June Carter, cette chanson reste comme une des ses plus connues avec Walk the Line. Elle ouvre sur des trompettes mariachis, avant que ne démarre cette fameuse rythmique qui entraîne son monde telle une locomotive à vapeur.
En 1968 à Nashville, il introduit Ray Charles et son piano, il y a aussi toute une riche orchestration à cette prestation, mais on ne la voit pas, c’est la magie de l’époque. Les applaudissements finaux sont eux bien réels. A la même époque, Eric Burdon & the Animals en livrent une version qui bénéficie de l’intensité du groupe, toujours entre rock et blues avec cet orgue caractéristique, et de la voix de vieux briscard du patron.
A l’aube des années 80, deux bizarreries. Le groupe Wall of Voodoo enregistre une reprise expérimentale depuis leur Los Angeles natal. Elle ouvre sur une nappe électronique, la guitare prend des airs orientaux, alors que le chant est tendu et robotique, et puis le tout se noie sous les vagues synthétiques. On est entre post-rock originel, new-wave, dans la voie ouverte par les Talking Heads. La deuxième, Blondie en mode country plutôt que disco, avec stetson pour tout le groupe. La prestation live dans un festival en rase campagne servira de bande son pour le film Roadie.
Social Distortion est un groupe culte de la scène punk, mené par Mike Ness, un Tom Joad des temps modernes qui a pour particularité de compter Johnny Cash et Bruce Springsteen parmi ses héros. Le groupe a d’abord enregistré du punk abrasif qui s’en progressivement transformé en rock’n’roll outlaw pour cowboys énervés. Quand ils enregistrent une reprise de Ring of Fire en 1990, ils ne sont pas au sommet de leur forme mais ils ont plus récent filmé une session acoustique très réussie, avec un accordéon cajun.
Suite aux American Recordings et au film Walk the Line avec Joaquin Phoenix, Johnny Cash a joui d’un regain de popularité au crépuscule de sa vie. On trouve ainsi des dizaines de vidéo de Ring of Fire par des Youtubeurs ou des candidats à The Voice. Mais pour une version plus récente, on optera pour la texane Lera Lynn. Plus habituée à l’americana, elle entre dans un domaine blues joliment électrisé. Enfin, il serait dommage de passer à côté de la prouesse vocale de Home Free et du clip associé. On voit des hommes autour d’un grand feux, on s’attend à une cérémonie satanique, ils vont faire brûler un chrétien, cuire un cochon de lait ? Non, en fait il s’agit des Pow Wow américains, vous savez « Moi vouloir être chat etc etc », à priori, ils sont très populaire outre-atlantique, mais bon, qu’en penser … ridicule ?
Voici une playlist avec les vidéos évoquées. Clic sur l’icone 1/9 pour avoir la liste déroulante.