[La Reprise du Jeudi] La Lambada

Chaque été a son tube de l’été qu’on entendra tout l’été. Un moment généralement douloureux pour les amateurs avertis de musique. Un rythme entraînant aux senteurs des tropiques, un refrain qui s’incruste immédiatement, une chorégraphie et le tour est joué.

La Lambada est l’un des tubes de l’été le plus marquant. Interprété par le groupe Kaoma, il débarqua du Brésil en 1989 pour rester 12 semaines en tête du Top 50 (entre Johnny Johnny come home de Avalanche et Coeur de Loup de Philippe Lafontaine). Il y avait un clip avec une plage du sable fin, des palmiers, deux gosses amoureux beaux comme tout, une chanson accompagnée d’une danse muito sensual, le tout appuyé par la boisson Orangina, il faut bien secouer sinon la pulpe elle reste en bas !

 

 

Le coup parfait, 15 millions de 45t vendus dans le monde dont 1,5 en France. L’équipe marketing a fait du bon boulot, mais la direction artistique ne s’est pas foulée et le service juridique n’a pas assuré les arrières ! 1990, les frères Gonzalo et Ulises Hermosas hurlent au plagiat depuis leur plateau andin, la mélodie a été empruntée à Llorando se fue, titre qu’ils ont composé pour leur groupe Los Kjarkas en 1981. Personne n’a vu de poncho en poil de lama ni de flûte de pan dans le clip de la Lambada mais ils obtiendront gain de cause et trois porte-containers plein de Bolivianos (monnaie de la Bolivie, pays d’origine des plaignants). Vérifiez, le plagiat est assez flagrant. Après le succès immédiat et vertigineux, des années de poisse, Loalwa Braz, la chanteuse du groupe Kaoma, sera assassiné en 2017 durant le cambriolage de sa maison.

 

Les tubes de l’été, tout le monde aime ça, sauf quelques grincheux qui préfèrent rester à l’ombre d’un bistrot plutôt que se faire bronzer le crâne sur une plage bondée de la Méditerranée. C’était le cas des Garçons Bouchers. A cette époque, le rock en France est alterno et en contre-tube de l’été, ils chantaient La Lambada, on aime pas ça. François Hadji Lazaro joue la mélodie de Kaoma, ou plutôt de Los Kjarkas, à l’accordéon. Ils sont sales, vilains, se roulent par terre et chantent mal, mais ça se passait sur le plateau de Jacques Martin à une heure de large audience. Et se finissait en Java Bleue.

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