[La Reprise du Jeudi] Ennio Morricone samplé
Vous n’êtes pas sans savoir qu’Ennio Morricone est décédé ce 6 juillet à Rome, la ville éternelle où il était né 91 ans plus tôt. Éternelle également sera son oeuvre, qui se compose de musiques de film et de direction orchestrale. Au cinéma, la liste des réalisateurs avec lesquels il a travaillé s’étant sur plus de cinquante ans, va de Pasolini à Tarantino, en passant par Lautner, Verneuil, Argento ou bien sûr Sergio Leone. On ne va pas ici recopier sa biographie ni écrire son oraison funèbre. On va s’intéresser à son héritage, source infinie de samples, notamment utilisées par les artistes de hip-hop.
Le plus riche d’entre eux, le milliardaire Jay-Z sort par exemple la mandoline en fond sonore de son So Ghetto de la BO du film Le Ruffian avec Lino Ventura et Bernanrd Giraudeau. Plus imposant, bien plus grandiloquent, L’extase de l’or, morceau issu du classique western Le Bon, la Brute et le Truand, habille son titre Blue Print de 2002 (il s’agit presque plus d’une reprise que d’un sample d’ailleurs).
Si on reste dans le western spaghetti, le thème de Pour quelques dollars de plus a été utilisé par EPMD dans son Draw, groupe hip-hop East Coast, tout comme les membres du collectif Wu-Tang Clan, Reakwon, RZA, Method Man. En plus d’être fans absolus de films de Kung-Fu, ces derniers piochent régulièrement dans le répertoire du Maestro. Evidemment toutes ces histoires de flingues ne pouvaient que ravir les Gangstas …Idem en France ! DJ Kheops et les marseillais d’IAM puisent dans le même film pour le titre Sad Hill. MC Solaar, lui, s’inpire plus de films de mafieux, Gangster Moderne d’ouvre sur le thème du Clan des Siciliens.
Et l’harmonica de Charles Bronson dans Il était une fois dans l’Ouest vous me dirait ? On sort du Hip-Hop, on le retrouve dans le tube acide de Beats International en 1990, Dub be Good to me. Le titre déjà bâti sur la basse du Guns of Brixton des Clashs, fait retentir le funeste harmonica synonyme de grabuge imminent.