[Chronique Album] Altin Gün – Gece

On dit souvent « C’était mieux avant », mais à bien y réfléchir, c’est pas souvent vrai. La nostalgie brouille les jugements. Celui qui dit que c’est mieux quand on pouvait faire de la moto bourré et sans casque se rappelle de l’ivresse, du vent fouettant le visage mais n’a pas conscience qu’il a failli mourir. Celui qui préférait l’époque de Image et Jean Pierre Mader a toujours des goûts de merde. Au frontière du monde pop rock, resurgissent de temps à autre des musiques d’autres temps, d’autres pays qui donnent peut être bien raison à l’expression. C’était peut être mieux en Ethiopie quand on y jouait le fameux jazz éthiopique, c’était peut être mieux en Turquie quand on y jouait la musique à laquelle rend hommage Altin Gün.

Altin Gün se traduit par « Age d’or ». Le groupe a été fondé au Pays Bas par Jasper Verhulst, le bassiste de Jacco Gardner, tombé amoureux du rock psychédélique turc des années 60-70 lors d’un passage à Istanbul. Ceux qui les ont vu à Pau à la Centrifugeuse à l’automne voient de quoi il s’agit, les autres peuvent se rattraper aujourd’hui avec la sortie de leur deuxième album Gece.

On retrouve dans Gece, qui signifie « Nuit », se mélange de traditions et de modernisme où le Saz, luth oriental, rencontre les classiques guitares, claviers et batterie. Il y a toujours ce charme légèrement désuet d’eurovision ou de karaoké dans la belle voix de Merve Desdemir et la musique nous porte en rythme au delà du Bosphore, vers les hauts plateaux d’Anatolie, affole nos sens de couleurs vives et de senteurs épicées.

Claviers vintages et ultra- funky sur Vay Dünya ou le Soför Bey pourtant plus parlé que chanté. Ballades avec Anlantman Derdimi ou Derdimi Dökersem, on ne s’ennuie jamais dans ce voyage spatio-temporel.

 

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