[La Reprise du Jeudi] Behind Blue Eyes par les Who ou Limp Bizkit ?

On peut des fois se demander qu’est-ce qui fait qu’un morceau passe à la postérité ? Qu’il passe à la radio plus de 15 ans après sa sortie ? Oui, ça pourrait être un bon indicateur, il n’est pas tombé dans l’oubli. Mais à écouter une radio pop/rock, on peut ensuite se demander pourquoi certains morceaux et pas d’autres. Par exemple, pourquoi entend on encore Behind Blue Eyes par Limp Bizkit ?

Vous vous rappelez du néo-métal, nouveau style musical qui ouvrit le troisième millénaire avec baggy, casquette à l’envers et dreadlocks ? Il s’agissait de mêler métal et hip-hop, il y avait Linkin Park les plus populaires, Korn les plus sombres, The Deftones les meilleurs et donc Limp Bizkit, les plus quoi ? Ils avaient un peu tout, la puissance, l’énergie, le charisme de Fred Durst (si on est fan de Fast and Furious) mais franchement, on est très loin de Rage Against the Machine. Alors pourquoi on entend encore à la radio leur titre  Behind Blue Eyes et jamais l’original de The Who ? Mystère, peut être que ces gens n’ont pas de goût.

Honnêtement, la version de Limp Bizkit, issue de la BO du film Gothika de Mathieu Kassovitz, n’est pas terrible, pas vraiment à l’aise avec les chansons calmes mais tout groupe a besoin d’une ballade dans son répertoire. Quand d’un côté la violence se résume à sauter partout en criant sous un mur de décibels désordonnés, celle des Who est plus intense et est présente dans l’original, par un seul regard fixe, une accentuation hargneuse « … to telling only LIES », une violence étouffée qui fait peut être peur au programmateur de la radio pop / rock. Roger Daltrey et Pete Townend ont les yeux bleus et personne ne veut peut être vraiment savoir ce qu’il se passait derrière, le groupe avait la réputation du plus instable du moment, grandeur et décadence, guitares explosées sur scène …