[Le Son du moment + Interview] SomElse
Le compositeur, guitariste et chanteur de SomElse, Frédéric Nathan, est basé dans le sud-ouest, à Bordeaux exactement. Avec ses acolytes, il est de retour en 2025 et déjà un troisième single Horses sorti le 14 octobre. L’album Where i/we go paraîtra, lui, en janvier 2026 chez Dandelion Records / The Orchard. Ce long format arrive quatre ans après un EP fondateur, Flowers For My Return, qui a posé les bases du son SomElse. Aujourd’hui, Frédéric répond à quelques-unes de nos questions, et nous diras peut-être où l’on va…
Interview avec Fred, l’architecte de SomElse.
La première question qui nous vient à l’esprit, c’est la signification de SomElse ?
SomElse, c’est la contraction de ‘someone else‘ qu’on peut traduire par ‘quelqu’un d’autre‘. Ces autres, ce sont les différentes vies que j’ai la sensation d’avoir vécues depuis la petite enfance. Et puis, c’est aussi ceux qui m’entourent ou que je croise le temps d’une discussion de comptoir. Tous ces autres m’imprègnent et font la personne que je suis aujourd’hui… Et ça fait des chansons aussi !
Aussi c’est cool d’avoir un néologisme comme nom ; comme ça, quand on tape sur Google, on tombe direct sur nous !
Est-ce que vous pouvez présenter le groupe ?
Bien sûr, il y a Florent DA ROS à la batterie et au cœur, Matthieu FLORES au violoncelle et à la basse et William URBAIN à la guitare, la basse et à la coécriture des textes. Et moi je fais des guitares et le chant !
Sur l’enregistrement, il y a quelques musiciens additionnels comme Elodie ROBINE à l’alto, Thomas MAZELLIER au violon et plusieurs choristes comme Lucile JON, Barbara BELMONTÉ ou Mathilde MONRIBOT.
Comment vous vous êtes rencontrés ?
Avec Matthieu, on avait des potes de lycée en commun. On trainait un peu ensemble et moi j’avais déjà un groupe mais sans bassiste. L’été du bac, il part aux États-Unis (oui c’était cool les Etats-Unis à l’époque) et on lui a dit : si tu reviens avec une basse, on te prend dans le groupe !. La semaine de son retour, on faisait notre premier concert ! Heureusement qu’il avait étudié le violoncelle enfant…
Ensuite j’ai rencontré Flo un peu plus tard, alors qu’il commençait à être prof de batterie à Lacanau et on s’est bien plu. Wil, c’est le dernier arrivé dans l’aventure mais on était déjà amis depuis un bon moment.
C’est cliché, mais c’est tellement chouette d’être une bande de copains ! Pour moi, c’est vraiment ça la belle histoire.
Et votre style, vos influences ?
C’est de l’Indie-folk, avec des fois des trucs plus pop ou plus rock.
En vrai, y’a plein de choses différentes dans notre musique, mais tous les titres tiennent très bien en guitare-voix, c’est le socle. Pendant l’enregistrement de l’album, on n’a pas mal écouté Masterpiece de Big Thief. Et on pourrait aussi citer Feist, Sufjan Stevens, Ben Howard, The War On Drugs ou Astral Bakers.
Là vous sortez Horses, quel thème développez vous dans ce nouveau single ?
Après Take your Time qui nous invitait à lever le pied et In the Morning qui nous a plongés dans l’instant fragile du matin, Horses nous parle de cette force intérieure qui surgit parfois en nous et qui nous pousse à avancer sans jamais renoncer. C’est un bon titre pour se donner la patate ! Il avait toute sa place dans un album beaucoup plus contemplatif.
Vous avez sorti pas mal de clips originaux (et nous on aime ça !), c’est important pour vous ?
Le clip est le truc le plus artistique que l’on puisse proposer après la musique. J’aime le cinéma et aller chercher des choses dans l’image. À chaque fois, nous travaillons avec Julien Dubois, qui fait de superbes images, notamment pour Arte. En plus d’être ami (encore !), on a une collaboration très fluide et bouillonnante. Alors avec peu de moyens, on arrive souvent à se rapprocher de ce qu’on cherche. Chaque clip est une véritable épopée ! Et Horses marque notre sixième collaboration !
Et alors justement, où a été enregistré cet album ?
Au studio Cryogène près de Bordeaux. C’est un magnifique studio avec plusieurs ingés sons résidents. Mais au-delà du lieu et du matos un peu fou qu’on y trouve, c’est surtout le talent de Benjamin Mandeau avec qui j’avais déjà co-produit Flowers for my Return qui a été capital. En plus d’avoir des oreilles imparables et du goût, c’est un type solide et à l’écoute. C’est vraiment avec lui que j’ai fait ce disque et c’était un vrai bonheur après tout ce temps à douter sur l’écriture des chansons et des arrangements.
Vous habitez dans la région de Bordeaux, quels sont les meilleurs endroits pour écouter de la musique dans cette ville ?
Ce qui est cool à Bordeaux, c’est qu’il se passe pas mal de choses.
J’aime beaucoup le Rocher de Palmer et sa programmation hyper ouverte. Sortie 13, le Pulp aussi font un super boulot. Et il y a les festoches : je pense à tout ce que fait Relâche l’été ou la première édition du Green Paradize qui vient juste d’avoir lieu. J’y étais et c’était ouf. Il reste encore, et heureusement d’ailleurs, quelques petits endroits avec des programmations vraiment stylés, je pense par exemple à L’Astrodøme, qui a fait venir Hayden Pedigo à la Base Sous-Marine le mois dernier, et qu’on pouvait aller voir pour quelques euros. Et puis il y a toujours l’avant-scène !
On va se mentir, j’ai vu beaucoup de lieux plus ou moins underground fermer à cause de la gentrification de la ville, mais j’ai l’impression que ça résiste et il faut soutenir ce vivier là !! Les gens, allez aux concerts, et notamment découvrir les artistes dans les petites salles !
Quel est votre plus beau souvenir de concert, sur scène ou pas ?
Feist au Shepherd’s Bush Empire, parce que Feist et parce que Londres.…
Quels sont vos projets pour 2025 ou 2026 ?
On va continuer à sortir quelques singles jusqu’à la sortie de l’album qui va être fin janvier 2026. Et ensuite de tourner le plus possible… Ce n’est pas simple en ce moment, alors on va proposer de jouer le set en solo, en duo guitare / chant / violoncelle, et bien sûr avec le groupe au complet. Souhaitez-nous une bonne chance !
Pour finir, j’ai encore trois questions…
Quelle est ta définition du mot musique ?
Pour moi, la musique, c’est un endroit, un refuge. Quand j’en écoute ou quand j’en fais, ça ne me coupe pas du monde, mais ça me permet de prendre la tangente, de m’extraire et de me reconnecter, avec mes sensations et mes émotions. C’est assez vital pour moi en fait, encore plus dans ce monde de turbulences.
Et je pense que ça l’est aussi pour beaucoup de gens. Non ?
Quel est votre dernier coup de cœur musical ?
Mon dernier coup de cœur est tout récent, c’est l’album uh oh de Patrick Watson. La chanson Gordon in the Willows feat. Charlotte Cardin est d’une beauté rare ! Elle me bouleverse.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
De belles choses, pas forcément de grandes choses mais du beau !
Dans cet album à venir, il y a plein de jolies choses alors ce qu’on peut nous souhaiter, c’est que ces chansons arrivent aux oreilles des gens et qu’on puisse aller à leurs rencontres.
Merci à vous.
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