
Carolyn Wonderland – Trurh Is
Carolyn Wonderland a ceci d’exceptionnel qui consiste à prouver que le blues n’est ni simpliste, ni unidimensionnel. Son treizième album – le deuxième sur le label Aligator – couvre presque tous les genres, de la country au gospel, du rock au boogie-woogie en passant par le blues. Chanteuse, compositrice, guitariste et multi-instrumentiste, cette artiste a fréquenté quasiment tout le gotta de la musique américaine, John Mayall, Townes Van Zandt et Buddy Guy compris. Il n’est donc pas étonnant de percevoir avec délectation des influences diverses à l’écoute des 12 titres joliment rythmés par des claviers et des parties guitares qui classent la dame parmi les meilleurs musiciens de country blues. Et puis il y a cette voix puissante qui ne lâche rien en offrant une étendue extraordinaire aux compositions. Sooner or Later et son jeu de lap steel guitar. I Ain’t Going Back à la sauce blues funky. Rock en mode shuffle éblouissant pour Truth Is (mon préféré) et Tattoos As His Talisman. Teinte soul aux intonations jopliniennes période Pearl pour un Let’s Play a Game poignant. Whistlin’ Past The Graveyard Again à la lisière du blues et de la country. Piano virevoltant sublime sur Blues for Gene et un It Should Take aux accents louisianais. Direction les Caraïbes avec Deepest Ocean Blue. Flowers in Bloom débute tout en douceur et va crescendo pour laisser libre cours à une performance vocale énorme. Truth Is c’est ça: un pot-pourri de haute volée qui reflète la classe, le talent et le feeling incontestables d’une musicienne d’exception.