
Interview de Massbeat
Massbeat c’est Quentin (Guitare & chant), Paul (Batterie), Boubou (Clavier), Kiwi (Bassiste), Simon (Ingénieur son), Bech (Trompette), Mathias (Trombone) et Scotty (Saxophone).
Après un EP « Precious » sorti en Juin 2024 et qui a fait bouger plusieurs milliers de personnes, Place de la Victoire de Perpignan pour la Fête de la musique
et « I don’t want to » sorti en Septembre 2024, Massbeat nous dévoile leur premier album éponyme de 10 titres originaux qui reflète leur diversité musicale, mêlant funk, électro, pop, dance, rock-métal & jazz.
Pour célébrer cette sortie, MassBeat organise une Release Party le 17 avril 2025 à ElMédiator, Perpignan.
Interview réalisée par Maénly
Maénly : Salut MASSBEAT ! Merci de me recevoir ici, c’est un plaisir d’être avec vous… J’ai écouté tout l’album et franchement, c’est monstrueux ! Vous êtes infernaux ! Par moments, ça m’a fait penser à du Jamiroquai ou du Brand New Heavies branchés sur 200 000 volts. Il y a un morceau que j’adore, Discotty, qui évoque plein de choses : c’est hyper énergique, très technique… Ça m’a même rappelé Ole Børud, un chanteur norvégien qui mélange funk, rock et pop avec une précision folle. Et puis, vous avez vraiment un son qui vous est propre. Dans les arrangements de cuivres, il y a un morceau qui démarre presque en mode ska avant de plonger dans une vibe funk très James Brown. Vous êtes vraiment impressionnants !
Massbeat : Merci beaucoup ! Ça nous fait vraiment plaisir d’entendre ça, c’est super cool de ta part. On est hyper contents que l’album te parle comme ça. On a mis énormément d’énergie dans chaque morceau, alors savoir que ça se ressent, c’est génial.
Pour Discotty, c’est un peu l’ADN du groupe : hyper énergique, avec beaucoup de technique, mais surtout, c’est un morceau qui nous permet de montrer toute la diversité de notre son. C’est vrai qu’on a cette envie d’aller chercher des influences diverses, du funk à la pop, en passant par le rock et même le ska. Ce mix, on l’aime vraiment et on le vit, c’est pour ça qu’on essaie d’y mettre une touche très personnelle.
Et pour les arrangements de cuivres, on a toujours eu une grosse passion pour les sons de cuivres puissants, mais on voulait aussi y ajouter un côté un peu brut, un peu à la James Brown, justement pour secouer un peu tout ça. Donc ouais, c’est un peu tout ça, une sorte de cocktail qu’on adore et qu’on espère que les gens vont ressentir comme toi.
Maénly : Gros coup de coeur dans cet album. « Waves Of Love »
Massbeat : Ah, Waves Of Love, c’est super cool que tu aies un coup de cœur pour ce morceau ! Il a cette vibe un peu planante, mais en même temps très intense. C’est un peu un break dans l’album, un moment de douceur avant de repartir avec plus d’énergie. On est super contents que ce morceau te parle, ça nous touche vraiment.
Maénly : Après des années à revisiter les classiques de la pop avec des morceaux comme La petite bourgeoisie, No Stress, ou encore Give me Saturday Tonight, qu’est-ce qui vous a poussés à créer vos propres compositions ?
Massbeat : La finalité d’un groupe reste de créer ses propres morceaux. C’est ce qu’on a voulu faire après avoir passé du temps à revisiter des classiques. Quand tu arrives à réunir 7 personnes – enfin, maintenant on est plutôt 10 ou 11 – toutes prêtes à avancer dans la même direction, il faut foncer. C’est rare de trouver une telle cohésion, et on se rend compte qu’on a beaucoup de chance. Et maintenant, c’est notre moment de passer à autre chose et d’ouvrir notre propre chapitre musical.
Maénly : Votre premier album est sorti le 1er avril. Cette date a-t-elle une signification particulière pour vous ?
Massbeat : Oui, c’était voulu ! La date du 1er avril nous correspond bien, elle représente parfaitement l’état d’esprit du groupe. On ne va pas dire que MASSBEAT, c’est une blague, même si, au départ, ça l’était un peu. C’est notre propre blague, qu’on prend finalement très au sérieux. C’est la blague qui nous a fait une blague ! (Rires) À un moment, on avait même pensé sortir un faux album, histoire de pousser encore le délire !
On a parfois l’air de blagueurs. Au début, quand on arrivait sur scène, un peu désorganisés, les gens se demandaient « mais c’est qui ces gars-là ? » On adorait ça ! Et puis, dès qu’on commençait à jouer, l’atmosphère changeait. L’attention des gens devenait palpable, et on sentait que notre musique commençait à vraiment interpeller, à susciter quelque chose chez eux.
Maénly : Effectivement, dès que les premières notes se font entendre, tout le monde est rapidement conquis.
Alors, Massbeat c’est de du funk/pop/disco/rock/dance/electro/jazz
Sur un groupe de 7 personnes rencontrés au conservatoire, est ce qu’on peut affirmer que c’est parce que chacun voulait un style différent et que vous n’avez pas réussi à vous départager?
Massbeat : On peut dire que chacun d’entre nous a des influences bien différentes, c’est vrai. Quentin et Paul, par exemple, sont plus métal, heavy métal, rock… Ça se voit clairement, Quentin est tatoué et musclé (rires). Paul, c’est une vraie pile électrique derrière la batterie, il a une énergie de fou, très marquée par le métal. Bech, de son côté, vient tout droit du classique, un trompettiste incroyable ! Alex et Scotty, eux, sont beaucoup plus jazz/funk. Mais ce qui est marrant, c’est qu’on a tous un point commun : on adore le funk ! Et on a aussi une vraie passion pour la pop bien faite. Tout à l’heure, par exemple, on parlait de Bruno Mars, Quincy Jones à fond, et bien sûr, Michael Jackson, qui est une grosse référence pour nous tous.
Maénly : Vous avez écumé les scènes avec vos reprises vitaminées, et là, premier album en mode 100% Massbeat… Ça fait quoi de se dire : OK, cette fois, c’est nous, nos morceaux, notre univers ? Ce projet d’album, est-ce qu’il vous suit depuis longtemps ?
Massbeat : Ouais, ça fait environ 2 ans et demi qu’on bosse dessus. C’est un projet qui a vraiment évolué avec nous. On a pris notre temps pour le façonner, on voulait qu’il nous ressemble vraiment. On a commencé par les deux premiers morceaux en 2024, Precious et I Don’t Want, et là, on arrive avec 7 nouveaux morceaux prêts à sortir. On peut dire qu’on est super fiers de tout ce qu’on a construit jusqu’ici. C’est fort de savoir qu’on passe d’une époque où on faisait des reprises à une époque où ce sont nos propres créations qui prennent la scène. C’est un grand saut pour nous.
Maénly : Ce qui est encore plus fort, c’est de voir où vous en êtes aujourd’hui. Vous êtes un groupe d’ici, originaire de notre région. Vous vous êtes tous rencontrés au conservatoire, et vous avez commencé vos répétitions dans un garage à Rivesaltes, dans le 66. Aujourd’hui, vous allez faire le tour de l’Occitanie, et avec cet album, on espère vous voir aller encore plus loin. Vous nous représentez vraiment bien, avec votre énergie et la richesse de votre musique.
Et ce 17 avril, pour la présentation de votre premier album au Médiator à Perpignan, c’est à la maison. C’est un moment spécial pour vous et pour nous, et on est fiers de vous accompagner dans ce projet. Votre parcours et ce que vous apportez à la scène, ça fait vraiment du bien.
ElMédiator, un lieu qui a vu passer des artistes énormes…vous avez déjà joué devant des milliers de personnes, comment vous vous préparez à ce moment ? Pression ou excitation pure ?
Massbeat : C’est surtout de l’excitation ! Mais bien sûr, il y a aussi un peu de pression, deux ans et demi de travail, c’est énorme. On voulait vraiment faire les choses bien, ne pas se décevoir et ne pas vous décevoir non plus. Il y a cette petite pression, mais elle disparaît vite quand on pense au fait qu’on va jouer au Médiator, qui est chez nous (rires). On est vraiment heureux de présenter notre album là-bas, c’est un lieu qui nous soutient toute l’année. On y répète tous les mercredis, donc ça aide à faire baisser la pression. Et puis, on se dit qu’on a bossé dur pour créer un show explosif, et on a hâte de partager cette grosse fiesta avec tout le monde le 17 avril pour la release party !
Maénly : Tous les morceaux de l’album sont en anglais ou presque (Guy Mauve un peu en français) c’est dans le but de faire une carrière internationale ?
Massbeat : Complètement, voyager aller le plus loin possible et toucher le plus de personnes possible.
Maénly : S’il y avait un morceau de l’album à retenir, lequel serait-il et pourquoi ?
Massbeat : On les aime tous, mais il y a un truc spécial avec « Precious ». Dès le début, on a senti que ce morceau avait le potentiel de devenir un tube, quelque chose qui pourrait vraiment plaire à un public mondial. Ensuite, il y a « Sundered Birds » avec lequel on est tous tombés amoureux, et « Waves of Love » qui nous ressemble beaucoup aussi. « Precious » est le morceau qui nous représentait le mieux au début, surtout en lien avec notre parcours de reprises, mais depuis, on a exploré de nouveaux styles. Les balades comme « Sundered Birds » et « Waves of Love » sont des territoires qu’on n’avait pas vraiment explorés avant, et elles surprennent les gens. Nous, on est tombés amoureux de ce style, et ça nous permet, lors des concerts, de faire une petite pause avant de repartir à fond à la fin du morceau. En fait, on est amoureux de tout l’album, c’est vraiment une partie de nous, et franchement, on en est super fiers.
Maénly : Un événement dramatique est survenu récemment…
Massbeat : Oui, on a perdu un membre du groupe, JP, qui était vraiment un élément moteur pour nous, un soutien de chaque instant. Du coup, ce concert, qui est la release party de l’album, on le dédie à lui. Ce sera un hommage à JP, un moment pour lui rendre hommage et pour célébrer tout ce qu’il a apporté à l’aventure MASSBEAT.
Maénly : Pouvez-vous nous teaser un peu ce concert ? Peut-on s’attendre à des surprises ? Un autre artiste en guest ? Une scénographie particulière ?
Massbeat : Oh oui, il y aura des surprises !
Maénly : Mais encore… ?
Massbeat : Ce sera du Massbeat … mais version x 10 !
Maénly : Quels sont vos projets après la sortie de l’album et le concert ?
Massbeat : Tournée mondiale (rires). On rêve de jouer dans plein de festivals, et on en a déjà quelques-uns de calés. Les festivals, c’est l’occasion de voir si on arrive vraiment à embarquer le public, qu’il soit déjà fan ou qu’il nous découvre sur place. C’est une expérience intense !
On pense notamment à la Feria de Béziers, avec 25 000 personnes. Ça fait un peu peur, franchement, il a fallu les convaincre ! Ce n’était pas gagné… Et c’est pour ça que le 17 avril est une date tellement importante pour nous. Les gens viennent pour nous, et on ne veut surtout pas les décevoir. D’ailleurs, ils ont payé une fortune pour la place… 2€ !!! 2€ la place !
Maénly : Avec qui rêveriez-vous de collaborer ? Un featuring improbable ? Pourquoi ?
Massbeat : Quincy Jones… Michael Jackson, même si malheureusement il n’est plus là. On a tous grandi avec lui, c’est une légende. Faire un titre avec lui, ça aurait été un honneur absolu, ça reste un rêve inaccessible mais tellement inspirant pour nous.
Maénly : Si on se projette dans quelques années, c’est quoi le rêve ultime pour Massbeat ?
Massbeat : Voyager, découvrir le monde avec notre musique, faire du live, jouer sur de grosses scènes… C’est vraiment ce qu’on veut, répandre notre musique partout et vivre cette aventure ensemble.
Maénly : Quels conseils donneriez-vous à de jeunes musiciens locaux qui rêvent de suivre vos traces ?
Massbeat : Il ne faut surtout pas lâcher ! Même si on vous dit que ce n’est pas possible, allez-y si vous le ressentez vraiment. Il y aura toujours des gens pour douter ou pour critiquer, mais à la fin, c’est vous qui ressentez les choses. Alors foncez, sans hésiter. Et surtout, chaque jour compte. Sortez-vous les doigts du… (rires), et ne lâchez rien ! On a bossé dur, on s’est pris des murs, on est tombé, mais on s’est relevés… et on l’a fait ensemble.
Maénly : Bon, on ne va pas se quitter comme ça ! Vous avez enchaîné des centaines de concerts, avez-vous une anecdote atypique à partager ?
Massbeat : Ah, oui, une plutôt marrante ! C’était à Béziers, justement. On arrive sur scène, le rideau s’ouvre, et le speaker nous présente en disant : « Ils nous viennent tout droit de Perpignan ! » Là, avec la rivalité rugby Béziers/Perpignan, dès le début, on s’est fait huer par 25 000 personnes… (rires) C’est toujours dur de se dire qu’il va falloir convaincre un public comme ça ! Mais au final, ça s’est super bien passé, et on a réussi à les embarquer. C’est un de ces moments où tu te dis que la musique peut vraiment tout changer !
Maénly : D’autant plus que nous avons un joueur de rugby dans le groupe, Bech, Sébastien Béchara, Champion du monde 2022 de rugby fauteuil avec l’Angleterre !
Massbeat (Bech) : Oui, j’essaie de gérer au mieux. Parfois, j’ai des absences à cause de ça, surtout avant 2022 où j’ai dû m’absenter pour mes entraînements. Je jouais au rugby depuis petit, puis en 2012, un accident de moto a changé ma vie. C’est là que j’ai découvert le handirugby à XIII. Cet accident a été un déclic, il m’a poussé à me recentrer sur ce qui me passionne : le sport et la musique. J’ai donc suivi ces deux voies du mieux que j’ai pu ce qui m’a permis de maintenir un équilibre et de garder cette dynamique de performance dans les deux domaines.
Maénly : Et la prochaine Coupe du Monde, c’est en 2026, en Australie, non ?
Massbeat (Bech) : Oui, exactement ! La Coupe du Monde de rugby fauteuil en 2026 en Australie, ça va être un sacré challenge mais c’est sûr, 2026, ça va être une aventure incroyable !
Maénly : Un dernier mot pour les lecteurs d’écran du son…
Massbeat : Bonne découverte à tous les lecteurs, merci beaucoup Maé pour cette interview ! Le 17 avril, on vous attend avec impatience pour cette grosse fiesta au Médiator, on vous promet du lourd !
Interview réalisée par Maénly le 28 mars à ElMédiator de Perpignan..
@maenlyphotographe
Merci pour cette interview ca permet de les découvrir un peu plus