[La Reprise du Jeudi] Euthymia / Something in the Way

Le clip :
La vidéo qui accompagne la réinterprétation de Something in the Way par Euthymia est une immersion viscérale dans un monde au bord de l’effondrement – ​​un portrait pré-apocalyptique de solitude et d’aliénation qui reflète parfaitement l’essence nihiliste de la chanson.

L’histoire entière se déroule dans un bunker abandonné, un espace exigu et oppressant qui devient un symbole de la condition humaine : une prison auto-imposée, un lieu de refuge qui se transforme lentement en tombe. Le protagoniste, dont le visage reste souvent enveloppé d’ombre et dont on ne donne jamais le nom, incarne l’homme contemporain : isolé, en guerre avec un monde qui a cessé d’exister, mais surtout, étranger à lui-même.

Dans le bunker, le temps s’est arrêté. Les objets éparpillés – vieilles photographies, bougies éteintes, outils inutiles – sont les vestiges d’une civilisation qui n’existe plus. Dehors, on ne voit jamais ce qui s’est passé : le monde est laissé à notre imagination, suggéré seulement par des sons lointains, des lumières vacillantes et une couche de poussière filtrant à travers les fissures. L’apocalypse n’a pas besoin d’être montrée, son poids est suspendu dans l’air.

Le récit de la vidéo tourne autour d’une certitude : c’est l’heure de la fin. Il n’y a aucune chance d’échapper, aucune rédemption ou renaissance. C’est un moment d’acceptation, pas d’espoir. Le protagoniste ne lutte pas contre le destin, mais le regarde approcher, résigné et conscient. La tension naît non pas d’un désir de rébellion, mais de l’impossibilité d’arrêter l’inévitable.

Les images transmettent une profonde claustrophobie émotionnelle, avec des plans serrés et des mouvements de caméra volontairement lents qui suivent le protagoniste alors qu’il déambule dans les couloirs du bunker. Chaque geste – allumer une bougie, fixer le plafond, passer la main sur un mur – est chargé d’un malaise silencieux, comme si même les actions quotidiennes n’avaient aucun sens face à la dissolution imminente.

Le bunker devient une puissante métaphore : c’est la représentation tangible de l’isolement de l’individu mais aussi un lieu où toutes les illusions humaines – le progrès, l’immortalité, le sens – se désintègrent. Il n’y a pas de message d’espoir dans la vidéo, pas de signe que quelque chose de nouveau surgira des cendres de cette fin. Il s’agit d’une vision profondément nihiliste, où le sens de la vie n’est pas recherché mais simplement accepté en son absence.

L’immobilité du protagoniste face à la fin est une référence claire à la philosophie de Nietzsche, qui décrit l’homme comme un être capable d’affronter la « terreur du néant » uniquement en abandonnant toute illusion consolatrice. Ici, il n’y a pas de promesses divines, de rédemptions ou de cycles qui recommencent. La fin est totale et définitive.

Il n’y a donc pas de place pour la rédemption ou l’espoir d’une nouvelle aube : c’est la célébration d’une fin pure, dénuée de consolation. La « chose qui fait obstacle », dans cette version, n’est pas seulement un obstacle personnel mais devient le poids implacable de l’existence elle-même.

Le groupe :
Euthymia est né en 2022 de la rencontre de Vito Tambasco (chant), Edoardo Di Vietri (guitare solo), Lhello Marra (basse), Michael Veneri (guitare solo) et Massimo Sammartino (batterie et percussions).

Le groupe a pour objectif de représenter, à travers sa musique, le lien perpétuel et dynamique entre l’intimité de l’âme humaine et le vaste univers qui l’entoure. Ce lien en constante évolution reflète le voyage vers l’unité entre l’essence et la connaissance, une quête mêlant émotion, introspection et réflexion.

Euthymia se caractérise par des paroles imprégnées de symbolisme ésotérique, d’influences de la psychologie jungienne et de la psychanalyse, accompagnées de sons puissants et superposés qui mélangent métal et rock progressif. Parmi leurs principales inspirations figurent des groupes comme Tool, Porcupine Tree et Sunn O))), qui ont contribué à façonner leur style.

Avec un EP (Øeos, 2022) et deux singles (une reprise de Angel de Massive Attack en 2023 et My Cyrenaic Cloak en 2024) à leur actif, le groupe a déjà foulé les plus grandes scènes internationales, se produisant au Rock Castle Festival et au Alterova Festival en République tchèque, ainsi qu’une tournée de clubs qui les a emmenés dans des lieux emblématiques comme le Live Club et le New Force en Allemagne.

Euthymia, avec son approche musicale et conceptuelle, invite les auditeurs à se lancer dans un voyage entre le visible et l’invisible, à la découverte d’un équilibre éternel mais jamais statique où les sons et les mots fusionnent pour raconter la transformation continue de l’être humain.

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