[Le Son du moment] Sophie Jamieson / I don’t know what to save

La compositrice londonienne Sophie Jamieson annonce aujourd’hui la sortie de son deuxième album très attendu, I still want to share, le 17 janvier 2025 sur le label Bella Union.

Coproduit à Londres par Sophie Jamieson et Guy Massey, I still want to share présente une réflexion profondément personnelle sur la nature cyclique de l’amour et de la perte, l’anxiété que nous ne pouvons pas chasser de nos relations et le désir perpétuel d’appartenance qui nous pousse à essayer, et à échouer, de trouver un foyer chez d’autres personnes.

Le premier single de l’album, I don’t know what to save, incarne ce thème dans son désir d’évasion à travers son lyrisme sans cesse émouvant, se construisant vers un sommet exaltant tout en dégringolant vers l’avant.

Cette chanson était une sorte d’échappatoire vers la liberté. Je portais le poids de mon attachement à une personne et de toute la douleur qui y était liée, mais voilà qu’il y avait une ouverture, une explosion d’énergie et une lueur d’espoir. C’était une énorme poussée vers le lâcher-prise. La douleur insupportable du détachement m’a donné l’impression d’entrer dans une sorte d’espace étrange et inconnu qui s’est avéré, en arrivant, non seulement tout à fait vivable mais aussi comme de l’air pur et frais.

Si Choosing, le premier album de Sophie Jamieson, explorait l’envie d’autodestruction qui naît de la fuite de soi, I still want to share fait de son mieux pour y faire face, chanson après chanson. Il soulève le couvercle sur les racines de la façon dont nous aimons et creuse encore plus profondément, se penchant sur nos déficiences mais le faisant à partir d’un endroit plus fort et plus sain qui est beaucoup moins effrayé par la douleur qui vient inévitablement avec le fait de tout ressentir.

I still want to share semble également plus exploratoire, plus ludique et plus détaillé, avec une palette plus riche. Toute l’émotion brute de l’écriture et de la voix de Sophie Jamieson est rejointe par de nouveaux personnages : un omnichord scintillant, semblable à un jouet, des couches sombres d’harmonium et de basse, ainsi que de riches arrangements de cordes – avec l’aimable autorisation de Josephine Stephenson (Daughter, Ex:Re, Lisa Hannigan) – qui tissent une connexion nostalgique à travers le cœur battant de l’album.

Il y a beaucoup de couleurs chaudes et automnales, mais aussi des ciels étoilés, sombres et scintillants. Quelque chose dans tout cela s’est vraiment rassemblé pour illustrer des choses que je ne savais pas que j’avais besoin d’articuler de cette manière

Sophie Jamieson prend l’énormité du mot amour et en épluche les couches. Elle y retrouve un certain nombre de thèmes qui reviennent dans ces chansons : aimer est souvent synonyme de contrôle et de besoin, être aimé peut être atroce lorsqu’il s’agit de s’affronter soi-même. L’amour simple, pur et sans contrainte ressemble à du partage, de la générosité et de l’espace, et cet amour est si insaisissable dans la vie adulte.

Je pense que ce qui fait la cohésion de ce disque, c’est l’idée d’attachement plutôt que d’amour », explique-t-elle. « La nature clinique, moins romantique, la nature laide, mais aussi la nature très humaine de cette idée.

I still want to share dépeint comme un bilan du désir futile de perfection et de réponses solides, en termes de ce que nous nous demandons à nous-mêmes, et de ce que nous demandons à ceux que nous aimons. Les questions posées tout au long de l’album sont douloureuses à la base, et les réponses ne sont jamais qu’emportées par le vent. Après tout, comme le chantonne le dernier morceau, le temps vous tire vers l’arrière, profondément sous votre âge et ainsi, à la fin, nous nous retrouvons au début, jeunes, vieux, tout à la fois, prêts à essayer à nouveau. Malgré tout, nous cherchons toujours l’amour et nous voulons toujours partager.

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