PSYKUP – interview réalisée au DEVILS DAYS le 18/05/2024 en présence de Julien (Chant / Guitare) et Julian (Basse)

Salut les gars !

Julien et Julian : Salut Nico !

Je vous laisse vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas.

Julian : Moi c’est Julian, je suis le bassiste de PSYKUP

Julien : Moi c’est Julien chanteur et guitariste de PSYKUP

Comment allez-vous ?

Julien : Super bien

Julian : Bien ! Ça se présente bien aujourd’hui, il fait beau, on est à Barsac pour le DEVILS DAYS et ça va le faire !

Comment trouvez-vous le festival depuis votre arrivée ?

Julien : Très sympa, très bien organisé. Tout le monde est très cool et les horaires sont respectées.

Julian : Ouais ! Tout est au cordeau c’est parfait ! On s’occupe très bien de nous en loge également et tout le monde est souriant.

Julien : Puis faut savoir qu’il y a Victor Pépin, le boss du Festival 666 qui s’occupe de nous aujourd’hui, on est quand même très bien traité. C’est lui qui nous a fait jouer sur la première date de la tournée « Hello Karma », on peut dire que la boucle est bouclée.

Qui est PSYKUP pour ceux qui ne vous connaissent pas, quelle est son histoire ?

Julian : Alors là… Je vais laisser messieurs (avec un rire) en parler.

Julien : Le membre historique (rire)! Donc l’aventure PSYKUP a commencée en 1995. De la formation initiale, il ne reste que Brice (batteur) et moi. A l’origine, le groupe a été fondé par un bassiste et moi-même. Le bassiste est parti il y a longtemps, il n’est même pas resté un an dans le groupe donc il n’a pas assisté l’émergence du groupe mais on le remercie. Ensuite, il y a eu pas mal de changement de line-up, pas mal d’albums sorties aussi. C’est une histoire qui dure depuis bientôt 30 ans avec plein de rebondissements !

Julian : En effet avec plein de rebondissements, c’est un vrai film de Tarantino… Ça ne s’arrête jamais mais c’est ça aussi qui est cool. Et là, on s’apprête à sortir le sixième album. Ce n’est pas rien en terme de boulot. Sortie prévue pour l’année prochaine.

C’est une musique aussi un peu à la Tarantino. Ça prend dans tous les registres et c’est très sauvage. Il y a vraiment des inspirations multiples autant Bossa, Jazz, rythme latin tout comme du Hardcore ou du Death.

Voilà comment on peut résumer PSYKUP.

Pour les curieux qui feront des recherches sur vous, ils vont souvent tomber sur le mot « Autruche ». Pourquoi une Autruche ?

Julien : C’est la mascotte. C’est un morceau que j’ai écrit quand j’avais 15 ans et c’est la première fois que l’on mélangeait autant de chose dans le groupe. Au début on était plutôt sur une base Hardcore New-yorkais, Trash. En fait tous les trucs qu’on écoutait comme BIOHAZARD, MACHINE HEAD, SEPULTURA, … Et en fait, à ce moment-là, j’ai décidé de proposer un morceau de 15 minutes en mélangeant tout ce que j’écoutais dedans (du moins une bonne partie – rire). Ça a fondé un peu l’identité du groupe, qui peut passer de quelque chose de très violent à quelque chose de très calme dans la même seconde quasiment. A la base, l’autruche était dans le texte de cette chanson (« Sors la tête du sable ne fait pas l’autruche ») et en est devenu le titre. Cet animal est devenu notre emblème, notre mascotte, car pour nous c’est un lien très fort avec le concept du groupe au départ qui est d’essayer d’affronter ses problèmes et de ne pas se cacher. PSYKUP c’est la Psyché vers le haut, il faut « s’optimiser » face aux problèmes. C’est d’ailleurs ce qu’on a fait tout au long du groupe (rire) parce qu’on a eu pas mal de souci comme tous les groupes bien sûr et on a surmonté pas mal de chose en 30 ans.

Et cet animal, qui a l’air innocent mais qui ne l’ai pas du tout, il est comme nous. On ne nous voit pas venir mais on est plus agressif qu’on en a l’air et plus mordant aussi.

Julian : Et on peut partir dans tous les sens quand on veut comme une autruche qui change de direction brutalement, ou faire sa dance et marabouter quelqu’un avec (rire général) ça part aussi un peu dans tous les sens. Pour nous, ça faisait sens de choisir cet animal qui représente bien notre style musical et notre groupe.

Aujourd’hui, quelles sont vos sources d’inspirations ?

Julien : Houlà… Vraiment plein de choses (rire) ! On ne s’est jamais mis de barrières. Il y a tellement de bon à prendre dans tellement de domaine et style. On ne se préoccupe pas du tout de savoir d’où ça vient, du style ou autre. On s’intéresse surtout à « est ce que ça sonne ? », « est ce qu’il y a une intention ? », « est ce que c’est sincère ? ». Moi en tant que compositeur, j’écoute énormément de musique très différente et surtout très peu de métal en général. Attention j’adore le métal bien sûr ! Mais en composition je vais plus me nourrir de jazz, de classique, de soul, de funk… Des choses de d’autre genre en fait, tout comme des musiques de films c’est plus ça qui va inspirer la musique de PSYKUP.

Et au niveau des textes, c’est un mélange entre le Yin et Yang, du positif et du négatif qui s’alimentent mais toujours pour tirer la Psyché, le groupe et les personnalités vers le haut.

En parlant de création, comment se déroule la composition d’un morceau au sein du groupe ?

Julian : C’est Julien qui amène 90% voire 95% des choses et après on se retrouve tous les deux pour intégrer ça dans l’ordinateur afin de voir comment ça sonne. Ensuite, on teste pas mal de choses comme des textures ou des structures différentes. Tout se passe sur PC.

Donc c’est Ju qui créé et nous, avec Brice, on vient poser notre interprétation de la musique de Ju. On va donc surtout mettre quelques arrangements mais c’est vraiment lui qui amène tout et on lui fait confiance dans la direction ou il veut nous amener.

Julien : C’est super car pour moi c’est comme un terrain de jeu. Je sais avec qui je bosse, je sais ce qu’ils peuvent faire. Ils sont super ouverts en plus d’être de très bons musiciens. On peut aller loin et se permettre de faire beaucoup de choses. Du coup, c’est génial parce qu’avec tout ça je peux laisser libre cours à mon imagination et essayer vraiment beaucoup choses. Généralement, je fais des maquettes ou il n’y a que la guitare au départ et ensuite, on ajoute des idées de basse et j’ai à peu près la batterie en tête. On assemble le tout et une fois qu’on a maquetté, je peux poser la voix dessus et ça va très vite en définitive. On a réussi à écrire un album assez vite en fait. Après, il y a eu beaucoup de travail de préparation. J’ai toujours mon dictaphone avec moi pour pouvoir enregistrer les idées quand elles viennent, cela peut-être des idées de guitare ou de voix. Ça part toujours soit de l’un ou de l’autre. De fil en aiguille, tu crées le morceau. On a aussi l’expérience et on se connait très bien, ça facilite beaucoup le travail. Même s’il y a eu des nouveaux membres qui sont arrivés, il n’y a pas très longtemps, tout le monde se fond très bien dans la personnalité du groupe comme dans la façon de travailler en groupe.

C’est un groupe qui aime bien bosser vite. On aime bien quand ça trace (rire de Julien et Julian). On a beaucoup cogité au début du groupe, on n’arrêtait pas. D’ailleurs c’est le titre du premier album « Le temps de la réflexion » parce qu’on a eu 8 ans de réflexion sur cet album. Tandis que quand tu mets moins de temps à bosser sur un album, j’ai vraiment l’impression qu’on a une ligne directrice plus claire, on va vite à l’essentiel. Avec l’âge, je pense que je me pose beaucoup moins de questions qu’avant donc c’est un album qui a vraiment des tripes et du cœur au départ. On essaie de ne pas trop intellectualiser le propos non plus et de savoir ce qui fait la moelle du morceau afin que le public comprenne. Je pense que la musique de PSYKUP au départ était moins claire.

Julian : Elle est moins universelle, elle touche moins de personnes je pense mais elle était aussi très personnelle

Julien : C’est ça. J’ai l’impression qu’aujourd’hui elle est plus claire. Du moins, j’essaie de transcrire ce que j’ai dans la tête de façon plus clair. (Rire général). Du moins plus clair qu’avant (rire).

C’est vrai qu’avant, quand j’ai fais l’album comme We love you all , je ne me préoccupais pas du tout de ce que pouvaient penser les gens. J’ai eu l’impression d’être allé un peu trop loin dans le fait de ne pas tendre la main aux gens qui écoutent. Moi-même, quand je le réécoute aujourd’hui, je ne comprends rien du tout (rire). C’était le Ju de l’époque qui a écrit ce titre (2007 ou 2008) et on évolue.

Par contre, ce qui est sûr avec PSYKUP, c’est qu’on ne fera jamais deux fois le même album et ça c’est super.

Julian : Exactement et c’est aussi notre force.

Julien : C’est ce qui fait que les gens ont pérennisés l’écoute du groupe dans le temps et ont suivi aussi car c’est toujours la surprise. On ne sait jamais trop ce qui va se passer et ça c’est cool. C’est quand même à double tranchant car ça peut plaire comme ne pas plaire mais je trouve que le propos s’affine de plus en plus. Pour l’album suivant, on est arrivé à un stade où les choses sont claires pour moi. En, tout cas c’est clair avec ce que je veux donner aux personnes qui vont l’écouter.

Julian : Oui c’est plus pur je dirais. Pour ma part, c’est le troisième album auquel je participe et vraiment ce qui est cool, c’est que chaque album ne se ressemble pas et même on a d’autres envies en avançant, notamment de produire quelque chose plus concis, plus universel dans le sens où l’on propose une idée et il faut que cette idée aille au bout et qu’elle soit compréhensible. On se pose la question de savoir si on n’y a mis les bons sentiments, les bonnes intentions. Du coup, cela va un peu plus loin que juste balancer des gros riffs et un maximum d’énergie, comme quand on était jeune. Aujourd’hui, on est plus dans l’émotionnel et c’est ce qu’on aime aussi.

Avec votre recul et vos presque 30 ans d’existences, si vous deviez donner un conseil à des jeunes qui veulent se lancer, ce serait lequel (ou lesquels) ?

Julien : Wouhaaa… Franchement pour moi ce serait soyez sincère !

Parce qu’aujourd’hui, faut pas se menti,r on est dans une époque où l’on nous vend beaucoup de fake quand même. On nous vend de l’image. Tout est dans l’image, dans la communication qui peut faire qu’il y ait pas mal de personnes qui débarquent mais qui n’ont pas grand-chose à proposer au final.  Ou alors, on nous submerge de contenue et ne sait plus à quel saint se vouer tellement il y a de choses. Je pense qu’il faut avant tout se poser les bonnes questions. Si tu viens dans ce milieu parce que ton souhait c’est d’être connu et de voir ta tête partout c’est une bonne raison. Par contre, si tu as quelque chose à communiquer, que tu es sincère et que c’est de cette façon que tu veux le faire oui fonce. Pour moi, il ne faut pas se demander ce que les gens vont en penser. Il faut s’écouter.

Julian : Exactement ! Et tu vois tous les groupes qui tiennent c’est parce qu’ils ont quelque chose de sincère à donner et qu’ils le travaillent à fond. Il y a un côté besogneux ou il faut toujours y être. Moi le premier. Quand je me suis lancé là-dedans je me disais « c’est cool, c’est un milieu de fun, d’amusement c’est sympa » mais en avançant je me suis rendu compte que c’est du travail encore et encore. Donc les deux ingrédients, c’est la sincérité et le travail. Si tu es sûr et que tu es dans cette optique ça va forcément débouler sur quelque chose.

Mais il faut un peu de chance.

Quels constats faites-vous de l’évolution de la scène métal au fil des années ?

Julien : Oui ! En fait quand on a commencé, c’était une explosion de fusion, de Néo-métal, un vrai métissage de musique qui m’a vraiment plu et qui a fait que PSYKUP s’est formé pour mélanger plein de différents styles sans aucun scrupule. Avec le temps, j’ai eu l’impression que tout s’est un peu clivé, des chapelles se sont formées. Mais maintenant, je crois qu’on en revient à l’époque où les choses se mélangent et du coup j’adore ce mélange de style, d’envie et de culture.

Julian : Il y a clairement une grosse évolution ! Quand tu vois en 30 ans se qu’est devenu le métal surtout en France. Regarde le Hellfest, le Festival 666, ici aujourd’hui. On consomme beaucoup de métal maintenant c’est clair. Bien sûr ça reste une musique contestataire et de niche. Mais la niche, elle est vraiment bien grossie, elle est beaucoup plus présente et acceptée. On tend peut-être un peu à ce que font les USA, c’est-à-dire que cette musique fait partie du paysage musical de notre pays et ça c’est vraiment bien. Le métal ouvre les oreilles et je trouve que c’est vraiment un style de musique qui se permet de vraiment métisser et qui n’hésite pas une seconde à mélanger et s’autoriser des choses que peut être d’autres styles ne se permettraient pas. C’est pour ça que j’adore le métal, on s’ouvre de plus en plus.

Je reviens sur l’actualité de PSYKUP, vous nous avez parlé d’un sixième album et, en ce moment, on voit beaucoup d’actualité autour de vous. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Julien : Tu trouves (rire). Tant mieux !!

On peut dire que l’album doit voir le jour au premier trimestre 2025 normalement.

On vient de signer chez VERYCORDS et VERYSHOW, en label et booking. On est très content parce que c’est un très bon rayonnement pour le groupe qui va nous permettre d’accéder à une meilleure visibilité. C’est souvent ce qui manque dans la marée de ce qui existe comme on le disait tout à l’heure, il y a plus d’offres que de demandes. Ça va nous permettre de démocratiser cette musique, du moins notre proposition musicale qui est un peu différente de ce qui est proposé dans le métal en général, ce qui nous a permis de tenir jusqu’ici aussi en fait. On a une base de fans qui est très solide et fidèle. On les remercie énormément car c’est grâce à eux que le groupe a pérennisé toutes ces années. Maintenant, ça va pourvoir s’étendre à un plus grand nombre et j’ai hâte de voir ce que ça va donner au niveau des gens qui vont nous découvrir comme ça un peu à la volet genre entre la poire et le fromage. Ça m’intéresse beaucoup.

Julian : C’est évident que ça va nous changer. C’est une première car nous étions beaucoup dans l’autogestion, très indépendant et là, pour une fois, on va faire ce que l’on sait faire c’est-à-dire de la musique. On va faire confiance à des personnes dont c’est leur métier pour le reste. Pour nous, c’est une nouvelle expérience ce qui est super. Après toutes ces années, on a encore de nouvelles expériences.

Attention question difficile : Si vous deviez faire un choix entre le studio ou le live, ça serait lequel ?

Julien : (Rire) C’est une question très délicate c’est clair. Je sais ce qu’il va répondre (en regardant Julian avec un clin d’œil).

Julian : Alors en toute franchise, j’ai pris beaucoup de plaisir à faire cet album et à l’enregistrer vraiment mais pour moi le métal c’est en live et je m’éclate sur scène.

Julien : Alors la période qui m’excite le plus c’est l’écriture, vraiment la pré-production. J’adore cette période car c’est un moment où il y a tout qui se met en place. Vu que ceux sont des idées que j’ai en solitaire c’est un accomplissement quand les choses commencent à prendre avec le reste du groupe, c’est un vrai plaisir. Le studio, je vois ça plus comme une étape. C’est nécessaire bien sûr, j’aime bien y aller aussi mais ce n’est pas quelque chose qui soit le plus excitant. Le live par contre c’est…

Julian : La récompense !

Julien : C’est exactement ça : la récompense, comme le pompon que tu attrapes en se disant ça y est. On va pouvoir voir la réaction des gens ce qui est vraiment intéressant car on interagie directement avec le public et on voit ce qui les embarquent et à quel niveau. Puis je rejoins Ju, le métal ça reste une musique live surtout PSYKUP. Les gens qui ne sont pas convaincue sur l’album généralement ils le sont lors du live. Et c’est pour ça que l’on va beaucoup miser sur le live pour l’année prochaine notamment. On va beaucoup tourner et y a un côté conquérant en live on va venir conquérir du coup (rire).

Julian : Mais on va rester flex et débile !

Julien : Le côté débile, il fait partie de nous, on ne pourra jamais s’en défaire c’est fini… (rire)

Avant de vous laisser le mot de la fin, je tiens à vous remercier tous les deux pour le temps que vous m’avez accordé. Je vous souhaite un super show ! Régalez-vous autant que l’on va se régaler surtout !

Julian et Julien (en même temps) : Merci à toi Nico !

Le dernier mot est pour vous et les auto-questions sont autorisées aussi (rire)

Julian : Qu’est-ce qu’on va manger tout à l’heure ? (Rire général)

Julien s’adressant à Julian : Jusqu’à quel âge tu vas faire cette musique de fou ?

Julian : Tant que je peux !

Julien : Il veut mourir sur scène lui.

Note : L’interview se termine je vous laisse deviner ? Forcément en fredonnant la chanson de DALIDA « Mourir sur scène » suivi d’un bon fou rire général.

@Spirou

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