Sam the Sham and the Pharaohs – Wooly Bully
Domingo Samudio fait ses débuts en tant que chanteur en représentant son école au cours d’un radio crochet. Plus tard, il apprend la guitare et forme un groupe de lycée avec quelques amis, dont un certain Trini Lopez. Il s’engage ensuite dans la Navy et vit au Panama pendant six ans. De retour aux États-Unis, il suit des études d’histoire de la musique pendant deux ans.
Musique classique le jour et rock’n’roll la nuit avec une multitude de petites formations d’amateurs. Au cours d’une tournée en Louisiane, Samudio rejoint un groupe local et prend le nom de Sam the Sham (NDLR Sam l’arnaque). Les musiciens pratiquent avec énergie et fantaisie un mélange de rock et de tex-mex grâce auquel ils deviennent très vite populaires. Après trois 45 tours autoproduits et infructueux, XL – un petit label de Memphis – convoque le quintet pour une audition et finalement, en 1964, est mis en boite l’immortel Wooly Bully dont les droits sont immédiatement achetés par MGM. Avec 3 millions de disques vendus le single remporte un succès mondial, atteignant à l’été 1965 la deuxième place dans les hit-parades américains alors squattés par les groupe de la ″ british invasion ″.
Pourtant, le titre de la chanson ne veut rien dire et les paroles sont incompréhensibles ; au point que quelques stations de radio en bloquent la diffusion. ″ Uno, dos, one, two, tres, quatro… Matty a parlé à Hatty d’une chose qu’elle a vue. Deux grandes cornes et une mâchoire laineuse; un tyran laineux. Regardez-le maintenant, regardez-le, le voici, il est là le tyran laineux ″. Quoiqu’il en soit, le rythme hypnotique, l’orgue et le saxophone font fureur sur les pistes de dance. Afin d’attirer l’attention et de consolider leur notoriété Sam the Sham and the Pharaohs décident d’adopter des tenues de scène excentriques. Smokings à paillettes, gandouras, keffiehs et autres turbans deviennent un signe de reconnaissance, au même titre que leurs apparitions dans un corbillard. L’idée de ces costumes serait venue à Sam en voyant Yul Brynner dans Les Dix Commandements. Pourquoi pas ?!
Mais la formule s’épuise et malgré quelques autres hits mineurs, le groupe se sépare en 1968. Sam entame alors une carrière solo et publie un album auquel participe Duane Allman et The Memphis Horns. Au début des années 80, il travaille avec Ry Cooder sur la BO du film The Border. Aujourd’hui, devenu pasteur, il prêche à Memphis et s’occupe de la réinsertion des drogués et des repris de justice.
En 1988 les paroles de Wooly Bully prendront enfin du sens avec une adaptation française commise par Au Bonheur des Dames. Et quel sens ! Roulez Bourrés. Tout un programme !
Remets une pièce dans le Juke Box!
Patrick BETAILLE, juillet 2023