Zager & Evans – In the Year 2525
Des hymnes hippies comme Let the Sunshine In, aux chansons bubblegum du genre Sugar, Sugar en passant par les grands classiques des Beatles ou d’Elvis, la fin des sixties a connu sont lot de ritournelles marquantes. Marquantes et étranges aussi. C’est le cas de In the Year 2525 qui, pour la première fois, aborde musicalement le thème de la science fiction en évoquant les appréhensions de l’époque mais aussi l’émerveillement inquiet à l’égard de la technologie. ″En 2525, si l’homme est encore vivant, si la femme arrive à survivre sur, ils connaitront peut-être l’an 2035. Tu n’auras pas besoin de dire la vérité ni de mentir, car tout ce que tu penses, fais et raconte sera dans la pilule que tu auras avalée. En 2045, tes dents et tes yeux ne serviront à rien; il n’y aura plus rien à mâcher et plus personne ne te regardera. En 5555, tes bras et tes jambes seront inutiles, des machines les auront remplacés. En l’an 6565, plus de couples, tu choisiras ton fils ou ta fille dans une éprouvette… ″. Le single sous-titré Exordium & Terminus évoque élégamment le début et la fin, celle de l’homme une fois que la technologie aura pris le dessus.
Tout un programme élaboré par Rick Evans, popularisé par une radio texane et mondialement distribué en single par RCA Victor. Succès astronomique pour le duo folk-rock Zager & Evans. Il faut dire que l’époque se prête à merveille aux errances futuristes. Deux longs-métrages de sci-fi paraissent sur les écrans: La Planète des Singes et 2001, L’Odyssée de l’espace. Le 11 juillet, David Bowie raconte l’histoire du Major Tom lors de son Space Odity. Jugé naïvement fantasmagorique et descendu par de nombreux critiques, In the Year 2525 devient pourtant numéro 1 du Billboard Hot 1001 le 12 juillet 1969 et conserve cette place pendant six semaines. La chanson est ainsi en tête des charts anglais et américains lorsque Neil Armstrong pose le pied sur la Lune le 20 juillet. Bien qu’au bas de la liste alphabétique des artistes, Zager & Evans se retrouvent à côtoyer les étoiles avec leur hit écoulé à plus de 10 millions d’exemplaires. Les LP In the Year 2525 (Exordium & Terminus) et Zager & Evans en 1970 seront boudés par le public. Après, Food for the Mind, troisième tentative sortie en 1971 dans l’indifférence générale, le tandem du Nebraska redescendra sur terre pour disparaître à jamais des radars. Une version francophone intitulée L’an 2005 a été écrite par Boris Bergman et interprétée en 1969 par Dalida et par Richard Anthony.
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