Iggy pop au festival Jazzaldia 2022
Fondé en 1966, le festival Jazzaldia de Donostia (San Sebastian)reste le plus ancien festival de jazz d’Espagne, et même un des plus anciens d’Europe. Cette nouvelle édition confirme son prestige avec une programmation excentrique et pointue. Une centaine de concerts gratuits ou payants , dans plus d’une douzaine de lieux dédiés à la musique.
Au-delà des stars ou des têtes d’affiche comme Simple Minds, Herbie Hancock, Diana Krall et Iggy Pop, ce festival propose aussi des nouveautés : un vrai chaudron favorisant l’émergence de nouveaux talents :
Ce 23 juillet 2022 l’étincellent folk rock du groupe franglais de This Is the Kit est porté par Kate Stable et Rozi Plain sur la plage Keller Gunea. Puis, la soul funk des Vintage Trouble leur emboîta le pas. En parallèle, sur une autre scène, se produisait le sulfureux Bruce Bartk trio et le génial Terell Starfford.
Enfin cette soirée fut marquée par l’icône du punk rock, encore survolté il sait dresser un public assis directement sur ses deux jambes avec un TV eyes toujours aussi électrique. Iggy Pop sur scène, c’est du rock trempé dans l’acier en fusion. Il est l expression d’une sauvagerie animale à la mesure d’un primate sous acide, gesticulant, éructant et frappant sa cage thoracique de ses poings :
À 75 ans, Iggy n’en finit pas de happer et d’ embarquer le public dans son show hypnotique. Les années n’ont pas de prise sur son énergie ni sur sa folie.
Il enchaîne les compositions du nouveau répertoire de l’album Free, puis il nous plonge rapidement dans le vif du sujet avec Lust For Life, The Passenger, Give me Danger et un époustouflant Surch and Destroy
La bête de scène boîte, trébuche, se relève, titube : le phénomène est dans la place et joue toujours magistralement son rôle, entretenant sa propre légende.
Son travail sur le chant, comme sur le son, surprend, et sa voix corrosive séduit de cette brutalité empreinte d’une grande sensibilité.
Le public conquis entonne des refrains ou acclame la star de hurlements et d’applaudissements.
Le label Heavenly Sweetness, producteur des musiciens présents sur scène, ce soir-là, m ‘ a permis cette expérience musicale, presque intimiste grâce à une invitation au 3ème rang de la superbe salle du Kurssal.
Texte et photos
Patrice Rolle