[La Reprise du Jeudi] Disparition de Ronnie Spector, de Be My Baby au reste de sa vie.

Le 12 janvier, les médias annonçaient la disparition de Ronnie Spector, presqu’un an jour pour jour après celle de son ex-mari, geôlier et producteur Phil Spector. En 1957, elle avait créé The Ronettes avec sœur et cousine, il leur avait offert leur premier tube en 1963 : Be my Baby, enregistré selon le procédé novateur du Wall of Sound, multipliant les instruments pour donner une ampleur inconnue jusque là au morceau. Une chanson d’amour naïve pour un titre pop parfait. La suite, on la connait, la chanteuse de talent et le producteur de génie se marient, mais il s’avère vite que lui est un psychopathe. Une nuit, elle s’enfuit pieds nus du manoir familial, demande le divorce et entame sa traversée du désert. Lui continue sa prolifique carrière de producteur au méthode brutale. En studio, il menace John Lennon et les Ramones avec une arme à feu parce que monsieur est perfectionniste. Et puis en 2003, il abat l’actrice Lana Clarkson dans son manoir. Il décèdera dans la prison de Stockton en Californie.

Be Me Baby, le tube pop parfait, a bien évidemment été repris maintes fois. On en retient ici deux :

Celle de Jocelyn Scofield, chantée sur un tempo lent, au piano, accompagné d’un violoncelle. Dans le clip en noir et blanc, elle expose une drôle version de l’amour, mais surement sans commune mesure avec ce qu’il se passait au manoir des Spector.

 

Si la version de We are Scientists débute par des larsens et se bâtit sur un mur de son moins propre que l’original, elle reste tout de même plutôt fidèle à l’original. Rockers au bon cœur.

 

On l’a déjà écrit plus haut, la vie de Ronnie Spector ne s’est pas arrêtée le jour où elle a quitté le manoir mais le 12 janvier 2022. Elle a prouvé par la suite prouvé qu’elle n’était une marionnette mais bel et bien une femme de caractère, enregistrant plusieurs album solo. En 2006, elle enregistre pour son album Last of the Rock Stars une reprise de You can’t Put your Arm around a Memory de Johnny Thunder, en duo avec Joey Ramone. Deux punks du New York sauvage de la fin des années 70. Johnny la foudre était le plus sentimental et fragile de la scène, il n’y a qu’à écouté l’original de ce titre touchant pour le comprendre. Quant aux Ramones, derrière leurs titres minimalistes à trois accords et autant de mots, il ne faut pas aller chercher trop loin le secret de l’efficacité de leurs refrains. Ils étaient en secret fan des « girls group » des années 60.

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