Ron Bushy – In A Gadda Da Vida

…Honey, don’t you know that I’m lovin’ you? Baby, don’t you know that I’ll always be true? Oh, won’t you come with me and take my hand in a garden of Eden?…″ (Ma douce, ne sais tu pas que je t’aime? Ma chérie ne sais tu pas que ce sera pour toujours? Ne voudrais tu pas me prendre par la main et venir avec moi dans le jardin d’Eden?…).

Non! ces mots ne sont pas de Jack Lantier. Ils ne sont pas non plus extraits d’un quelconque roman de gare à l’eau de rose. Ces mots sont ceux que l’on entend au début et à la fin d’un titre de la face B du deuxième album de Iron Butterfly, un groupe de San Diego. En mai 1968, en plein Summer of Love, les paroles de In-A-Gadda-Da-Vida explosent avec une violence inouïe dans un monde secoué par la révolution culturelle et la libération sexuelle. Question texte, même Jimi Hendrix, Blue Cheer ou The Grateful Dead n’avaient jamais osé amener la contre culture et le psychédélisme à un tel niveau de perversion et de sauvagerie. C’est dire! Comme quoi chez certains, psychotropes et alcool ne font pas nécessairement bon ménage. La légende raconte d’ailleurs que, défoncé et bourré à la clé, Doug Ingle, le chanteur du lépidoptère, était incapable de prononcer correctement ce qui à l’origine devait s’intituler: In-A-Garden-Of-Eden.

Mais l’important n’est pas là!Avec ses 17 minutes, In-A-Gadda-Da-Vida est considérée comme une chanson très importante dans l’histoire du rock; du moins en tant que mutation du psychédélisme vers le heavy metal. Nappages de claviers, basse obsédante, guitares saturées, effets spéciaux, ambiance lourde, malsaine, répétitive qui pénètre la peau, tout y est. Et puis il y a le solo de batterie. 7 minutes à lui seul.  Simple mais structuré, hypnotique, dansant et presque tribal, gavé de phasing et de delay qui filent le tournis. Aux baguettes, un certain Ron Bushy – le seul membre a être resté présent tout au long de la carrière du groupe et qui vient de décéder à l’âge de 79 ans. Rip Ron! Toi qui a permis à Iron Butterfly de vendre plus de 30 millions d’exemplaires de son album. Toi aussi qui, avant Sweet Smoke et son Just a Poke, a été adopté par tous les marchands de HiFi pour promouvoir leur matos.

Patrick BETAILLE, septembre 2021. Cliquez ici pour retrouver tous les articles: Black Bonnie!

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