[La Reprise du Jeudi] Working Class Hero

La séparation des Beatles à peine actée, John Lennon sort son premier album avec le Plastic Ono Band, on est en 1970. On y trouve Working Class Hero, une chanson folk contestataire comme il n’en avait jamais écrit. Il parle du rouleau compresseur qui écrase les ouvriers de père en fils et de mère en fille, qui leur dit sans cesse qu’ils sont rien, et ne leur laisse d’autres choix que de reproduire les mêmes vies de génération en génération. L’ascenseur social qui ne descendra jamais et qu’on n’appelle même plus.

Bien que Lennon soit à ce moment là « plus célèbre que Jésus Christ », il sait de quoi il parle, lui, qui a été élevé par sa seule mère puis sa tante, son père dans la marine marchande étant absent.

L’histoire de Marianne Faithfull est bien différente. Née dans une famille de l’aristocratie anglaise, elle devient très jeune la petite amie attitrée de Mick Jagger. Elle a longtemps l’image de la petite bourgeoise venue s’encanaillée avec des vedettes du rock’n’roll. Elle chante le single As Tears go by, jugé d’abord trop sentimental pour être interprété par les Rolling Stone. On la voit dans des films de la Nouvelle Vague, des drogues douces, elle passe à l’héroïne.

Égérie des 60’s, elle traverse les 70’s en temps que fantôme, entre overdose, désintox’, projets avortés et vie dans la rue. A la fin de la décennie, elle refait surface avec la voie cassée et son album le plus connu Broken English. Le son y est froid et minimaliste, dans les standards cold-wave de 1979. C’est un album très social, avec le morceau titre et The Ballad of Lucy Jordan, on n’est donc pas surpris d’y trouver une reprise de Working Class Hero.

Le morceau sera plus tard repris par Marilyn Manson, puis par Green Day dans un compil’ au profit du Darfour, sans qu’elles soient vraiment intéressantes.

Et si on en profitait pour dédier cette reprise aux derniers passés premiers de cordée ?