[Chronique] Magon – Out int he Dark
Arrivé de Tel-Aviv à Paris, Magon a d’abord été membre d’un duo avec Charlotte qui s’appelait en toute logique Charlotte et Magon. Ensemble, ils ont fait quelques albums d’une synthé-pop dansante plutôt chouette, mais voici maintenant son goût pour le rock reprendre le dessus dans un premier album solo. Out in the Dark est sorti à l’automne 2019 chez December Square.
Et quel rock ! L’élégant et le désinvolte, celui qui va du Velvet Underground à Kevin Morby, en passant par les Modern Lovers. De la bande à Jonathan Richman, on retrouve un certain romantisme punk, un charme opérant par une voix de velours sur une rythmique sèche et nerveuse, tel un chat maraudant de toit en toit. D’ailleurs, on l’entendrait presque ronronner sur Song for Nimrod. Dans le même esprit rock félin agile, sauvage mais pas trop, Third Dimensional Love et surtout Same House sont excellents. Landslide ralentit le rythme, les guitares décollent pour un morceau plus dépressif. Le son s’épaissit par la suite, quelques échos font leur apparition. It’s Love pourrait faire penser aux Pixies sauf que la voix de Magon reste plus sensuelle que celle de Franck Black. In the Librairy vire psychédélique, sature sous les effets divers avant que My Refection revienne à la basse tendue. Enfin, Out in the Dark laisserait entendre une certaine admiration pour le Bowie glam.
Magon déroule son premier album en dandy charmeur, avance avec style entre Lou Reed et David Bowie. Il y aurait peut être un peu de ménage ou au moins de rangement à faire dans les influences, éviter qu’elles ne prennent le dessus sur une personnalité bien existante. Mais voici un disque qui passe et repasse crème. King of Nothing, chante-t-il en ouverture, au moins prince alors.