Toy – Le Pingouin Alternatif (Arthez de Béarn) – 27/06/2019
Des fois dans la vie, il faut savoir tout laisser tomber et aller voir Toy au Pingouin Alternatif. L’humain n’aime pas être pris au dépourvu, mais aucune réunion Tuperware, aucun téléfilm de la TNT ne pouvait avoir autant d’importance. Pour deux raisons : le groupe anglais a sorti un des meilleurs disques de l’année Happy in the Hollow, le patron a pris le risque d’organiser ce concert du jour au lendemain quand la plupart des salles ont leur agenda figé six mois à l’avance. Le clavier de Toy a joué à Arthez il y a quelques mois avec son autre groupe The Proper Ornament, et quand leur date toulousaine a été annulée au dernier moment, ils se sont tournés vers le Béarn, se souvenant d’un accueil chaleureux.
Les réseaux sociaux ayant bien fonctionné, le bar affiche un taux de remplissage correct. Mis à part le batteur débraillé, les autres sont en chemise, pantalon. Il faut se dire qu’on est en pleine canicule, qu’on est en train de cuire à la vapeur, alors que ces gars, blancs comme des bidets, ne doivent pas mettre le nez dans les rues de Londres quand le thermomètre dépasse les 15 degrés.
Mechanism ouvre le bal. Toy n’est pas vraiment la bande son d’un été à la campagne, un morceau comme Sequence One plane dans un ciel synthétique alors que l’entêtant Energy saisit aux tripes et happe le public vers l’univers du groupe. La sueur dégouline, le guitariste chanteur hypnotise de son regard bleu acier. Les compositions sont plus intenses en live que sur la galette et s’enchaînent sans temps mort. Pas de pause hydratation. Cette soirée n’a pas été prise comme un bouche trou, une mise au vert entre deux dates, en d’autres termes, les londoniens se foutent pas de nous. C’est une chance d’être ici avec eux et c’est sous une haie d’honneur et des applaudissements unanimes qu’ils quittent la scène.
A priori, leur concert de la veille à Bordeaux avait été assez chaotique, une partie du public n’en ayant rien à foutre. Celui du Pingouin est encore loin d’être blazé et sait reconnaître les choses à leur juste valeur. Espérons que ça dure encore longtemps !
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Texte : Julien Beylac
Photos : © Fabien Maigrat
Lieu : Salle (Ville, FRANCE) | 01/01/2019