[La Reprise du Jeudi] Il y 40 ans, Joy Division …
On célèbre ces jours-ci les 40 ans du premier album de Joy Division, Unknown Pleasures. Vous connaissez forcement cette pochette, avec ces espèces de courbes de sismographe qui se répète en profondeur sur un fond noir. Dans chaque festival indé, plein de gars l’ont sur leur t-shirt, mais prennent ils bien la mesure de ce qu’est Joy Division ? On peut pas porter ce t-shirt pour faire bien. Joy Division n’est pas dans la posture ou la pose comme 90% des groupes. Joy Division est ce qu’il est, il ne joue pas. Culte parmi le culte, donc, mais pas à la manière consensuelle de Beatles par exemple, on aime ou aime pas. Et encore « aimer » est il le terme adéquat pour une musique aussi froide et sinistre ?
Il se dégage de cet album quelque chose de si particulier qu’en reprendre un titre devient un exercice périlleux. En 1995, pour la BO du film de gangster Heat, Moby épaississait New Dawn Fades mais perd de sa sombre majesté. Encore au cinéma, vous vous rappelez de The Crow l’anti super-héros qui vengeait sa fiancée au début des 90’s ? Il y avait une BO indus-grunge où Nine Inch Nails livre une version de Dead Souls qui colle parfaitement à l’ambiance générale.
Mais le titre le plus connu du groupe de Manchester arrive en 1980, c’est Love Will Tears Us Apart. Il y a une pâle lueur sur ce titre comme sur ceux du deuxième album Closer. Il s’agit des derniers titres avant que Ian Curtis ne se suicide. Comme s’il était détendu et apaisé en voyant le bout du tunnel funeste. Triste. Là, les reprises sont nombreuses mais peu convaincantes. Il faut fouiller au plus profond du rock indé US pour tomber sur Slumber Party. La version des filles de Detroit date de 2006, elle fait penser à Electrelane, un autre groupe féminin qui sévissait à la même époque. Elles chantent en choeur, c’est doux comme un soleil de janvier.
Unknown Pleasure a donc 40 ans, et pour marquer le coup, 10 réalisateurs vont clipper les 10 titres de l’album. Le premier à sortir est I Remember Nothing par le duo islandais Helgi & Hörður qui filment sur leur île. Et ce paysage de roche volcanique noire colle bien à l’atmosphère du morceau.