The Electric Soft Parade + le SuperHomard – Le Pingouin Alternatif (Arthez de Béarn) – 07/05/2019
L’affiche de ce mardi 7 mai, au Pingouin Alternatif, est finalement typique de ce qu’offre la programmation du lieu. Typique dans sa composition et exceptionnelle par sa qualité. Et l’exceptionnel devient le norme. Le SuperHomard est déjà passé par là, mais a été disque du mois chez Rock’n’Folk depuis, ce qui est une sacrée reconnaissance pour un groupe pop français. The Electric Soft Parade est un des groupes anglais les plus sous-estimé de ce nouveau millénaire, ce qui ne les a pas empêchés de faire Glastonbury ou d’ouvrir pour David Bowie dans les années 2000. Dans la même soirée, le patron fait donc parler son talent de défricheur musical et son audace pour contacter une de ses madeleines de Proust. Et ce n’est pas un plaisir égoïste, tout le monde en profitera.
Le SuperHomard claque des pinces sur des airs de pop sixties, le chant de Julie Big est doux, les mélodies fraîches et légères, ça passe crème. Les nombreux claviers sonnent ici comme des violons, là comme un clavecin, c’est pratique, ça prend moins de place dans la voiture. Il y a comme un air de musique de films de cette époque, on peut presque voir la DS roulant vers la côte d’Azur. Le groupe se donne pour que tout ça soit bien consistant et ne s’évapore pas, le show atteint une belle intensité sans forcer, la mèche de Christophe Vaillant reste impeccable. On reconnaît au passage les singles Meadow Lane Park ou Springtime, des noms qui appellent à la détente et c’est exactement pour ça qu’on est là.
En presque vingt ans de carrière, The Electric Soft Parade a vécu par mal de choses et les frères White qui mènent le groupe ne semblent pas mécontents de revenir à des choses simples, comme jouer dans ce bar à Arthez de Béarn. Ils rentrent vite dans le vif du sujet avec une power pop insouciante qui nous rajeunit de quelques années. Ils nous rappellent Weezer ou Grandaddy quand ils se font plus délicats, mais c’est avant tout leur musique, et pour ceux qui seraient passés à côté à l’époque, voici une bonne session de rattrapage. Au fur et à mesure que le concert avance, les morceaux se rallongent, les frangins de Brighton sont bien au Pingouin alors ils s’affairent sur leur guitare et clavier sans se soucier du temps qui passe. Ils envoient batteur et bassiste se chercher des bières et clôturent en duo sur un morceau semblant parler de leur lien fraternel.
Les Anglais venaient de Brighton, les Français y partaient vite pour un festival. Arthez Rock City encore une fois carrefour des musiques indés de qualité.
Bonus photos…
Textes : Julien Beylac
Photos : © Fabien Maigrat
Lieu : Le Pingouin Alternatif (Arthez-de-Béarn, FRANCE) | 07/05/2019