El Orkesta Mendoza – La Centrifugeuse – 20/10/2017
Quiconque a eu la chance d’aller dans le sud ouest des Etats-Unis sait bien que la frontière culturelle entre les mondes latinos et anglo-saxons est bien plus large que le Rio Grande ou une rangée de barbelés, que de riches retraités WASP dorment dans des localités aux noms hispaniques, que le coin regarde vers le sud, y compris les artistes comme Sergio Mendoza de Nogales, Arizona, qui débutait la tournée européenne de son Orkesta Mendoza par une date à la Centrifugeuse de Pau, cette salle qui aime , une fois par saison, faire souffler un vent chaud d’Amérique latine.
Mais pour l’heure, un duo joue quelques morceaux de fado en introduction, on apprend au passage qu’il en existe des joyeux. Ces gens là sont en fait le patron à la batterie et son ami Raoul Marques de Porto à la guitare et au chant, qui renseigne en français sur le folklore de son pays. Et quand on le retrouve à la trompette, c’est que tout l’orchestre s’est mis en branle pour la cumbia Valcadora, savoureuse mais pas tout à fait représentative du sons du groupe puisqu’on enchaîne sur des tempos plus rapides pour mambos et mariachis. La rythmique cavale comme la rébellion mexicaine dans les western, guitares et claviers apportent une touche psychédélique. La clarinette de Marco Rosano, qui rappelle la musique Klezmer, vient encore accélérer les choses et les gens dansent dans la fosse et el señor Mendoza transpire à grosses gouttes mais ne desserrera pas sa cravate, question d’honneur. Il salue les gens de Tempo Latino qui sont venus depuis le Gers avec de l’armagnac dans le coffre, noble produit qui a encore réchauffé les cordes vocales de l’homme qui a notamment collaboré avec Calexico dans le passé.
Vamos a Guarachar s’appelle le dernier album de la troupe, un terme caribéen qui signifie chanter et danser dans la joie et l’allégresse. C’est mission accomplie à Pau.
Photo Martial Sourrouille pour la Centrifugeuse.