[La Reprise du Jeudi] Kirin J Callinan monte une armée en chantant Life is Life

Vous connaissez surement les concerts à emporter de La Blogothèque, ces vidéos plutôt chouette où on voit un groupe jouer un de ses titres à la mandoline ou ukulélé, sur un bout de trottoir parisien. Ici, changement complet de décors dans cette séquence en partenariat avec le festival du Calvados Pete the Monkey. Kirin J Callinan et deux de ses musiciens passent les barbelés d’un champs à l’herbe grasse et là, ce qui se passe est incroyable.

 

Ces musiciens ont tout un orchestre synthétique dans leurs boîtiers sans fil. Et quand ils avancent dans les pâtures, on pense immédiatement à la parodie des Inconnus de Et Vice et Versa, mais ça va plus loin. Ils jouent une reprise du Life is Life du groupe autrichien Opus. « Life is life lalalala » le tube au refrain le plus simple de l’histoire, largement devant Born to be Alive  de Patrick Hernandez souvent cité en exemple de rentabilité au mot écrit. Il émane un certain romantisme des couplets chantés avec grâce par ces jeunes à la peau glabre et livide. Et puis vient le refrain, scandé avec force, la reprise, martiale, se transforme en marche militaire et derrière eux, une armée de vache normande se lève spontanément. Le pouvoir de la musique sur les masses ! Si elle est connue pour apaiser les mœurs, peut elle aussi agir sur la foule à des fins belliqueuses ?

Maintenant, plutôt que d’écouter l’original qu’on a déjà tous trop entendu au baloche du village, intéressons nous plutôt à ce Kirin J Callinan. L’Australien a tenu la guitare dans nombre de groupes (Mercy Arms, The Night Game …) avant de se lancer dans une carrière solo désormais longue d’une décennie, il mélange les styles pop, glam, volontiers flamboyant, malgré son nom d’artiste folk. Et encore, le mot est faible lorsqu’on tombe sur le clip de Big Enough, romance entre deux jeunes cowboys (il donne la réplique à Alex Cameron) sous fond d’un beat dance bien épais et putassier. Un troisième plus âgé intervient depuis les nuages pour pousser un cri strident de chien de prairie blessé à la patte.

 

On connaissait l’humour anglais mais pas l’australien, habitués à des productions sans fioriture de Tropical Fuck Storm ou Amyl and the Sniffers. Enfin, « on », « je » serais plus juste puisque cette folle vidéo a été vue plus de 45 millions de fois et est apparemment un classique des détournements des internets … Ah, il faut sortir de cet ancien monde où les cowboys étaient soit Clint Eastwood soit de méchants mexicains.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *