Interview de Lou Doillon – Biarritz – 07/09/2019

A l’image des grands festivals mythiques capables d’associer la musique, le surf, la bonne humeur, l’esprit de la Rat’s Cup reste unique.

Le spot choisi pour l’événement, la programmation et ses bénévoles relèvent de la plus grande capacité à gérer une manifestation de cette ampleur.

Pour sa 17éme édition la Rat’s Cup, plus précisément l’Association ALC, créatrice de l’événement a reçu le soutien de Véronique, manageuse de Lou Doillon pour prendre à sa charge le concert de la belle .

Lou Doillon apparait sur la scène dans un costume à fleur digne des grands couturiers, entre la plage et l’océan, sur un air de vent du large. Son jeu de scène fulgurant a d’étranges postures. La veste tombée, le débardeur collé à la peau, la sensualité mène le jeu.

Un set où le rock mis en avant vient s’imposer entre quelques chansons blues de ses débuts.

Le lendemain je retrouve Lou sur le site de la Rat’s Cup. Nous nous asseyons sur le sable pour débuter ce petit entretien.

 

Bonjour Lou, qu’est-ce qui inspire chez toi cette fraîcheur et cette belle vitalité ?

-La foi dans le présent et savoir savourer l’instant !

Ta chorégraphie scénique s’apparente parfois à des postures de yoga, le pratiques-tu ?

-Non (rires)

Alors le corps pousse ta voix du fond du cœur ?… Parfois en suspension… tu rappelles des artistes de jazz tel B. Holliday travaillant le souffle afin d’en extraire le meilleur.

-Je suis instinctive et réponds naturellement aux impulsions et rythmes de la musique. Le chant et la danse m’apportent un bien être corporel. On devrait tous chanter et danser comme l’on marche.

Bon mais que bois-tu sur scène ? Qu’il y a-t-il dans cette bouteille étrange ?

-Je ne veux pas acheter de bouteille plastique alors j’ai ma bouteille avec une plante à l’intérieur pour purifier l’eau car je bois l’eau du robinet mais elle n’est plus vraiment potable à certains endroits aussi je la filtre.

Tu apparais belle et sauvage telle une petite fille de la Beat génération issue des histoires à la W. S Burroughs.

-Les livres et la musique très liés se complètent et appartiennent à cette période constructive.

Après deux premiers albums blues on sent le rock prendre le pas sur cet album !

-J’aime le jazz, le rock et beaucoup d’autres styles de musique même si je ne me retrouve pas dans ce que mon fils me fait écouter comme la techno. La mélodie reste très importante pour moi, quelques accords sur une histoire bien écrite et une belle mélodie, le résultat peut devenir génial!

Comme un certain N.Young

-Oh oui ! (rires)

Comment se déroule cette tournée ?

-On sillonne les route de l’Hexagone avant de partir pour l’Australie et le Japon;

Vous semblez heureux en jouant, il y a une belle harmonie sur scène.

-Oui nous nous complétons bien avec des styles bien différents : le batteur vient du punk, un de mes guitaristes du rock et l’autre du jazz et moi avec des racines blues, et si l’on ne fait pas les choses avec plaisir autant ne pas les faire.

Serait-ce là ton hygiène de vie ?

-En quelques sorte oui ! Se sentir bien dans ce que l’on vit .Tout vient de l’attitude et des dispositions que l’on possède comme la faculté d’adaptation et qui pour moi reste une véritable intelligence de vie. Se mettre à la portée de tout comme de l’imprévu éveille de nombreux atouts pour un bien être quotidien.

Tes attitudes scéniques stimulent les photographes et l’on sent ton habitude à être cerné par un objectif.

-J’ai commencé ma carrière au cinéma, là où la caméra vous suit tout le temps en fait je me lassais un peu à jouer les autres, je voulais être moi et jouer de moi comme hier soir sur scène. Là je suis la fantaisie, ensorcelée par le rythme.

Tu n’as donc jamais le trac ?

-Je le travaille mais je me souviens d’un soir où je jouais entre Madness et Jamiroquai où les tubes pleuvaient à tout va! Tu imagines, je débarquais seule avec ma guitare sans tube et inconnue. Mais comme devant 5 ou 500 personnes je donne la même chose, ce soir-là, aussi, cela a pris. Les gens pensaient que j’étais folle où bien possédée mais moi je me prenais au jeu et cela fonctionnait. Je suis un peu comme cette femme qui monte sur la table pour danser dans les cabarets des opérettes, elle se lance et fait le show.

Pour faire une dernière comparaison … sur le dernier titre hier soir il y avait du Patty Smith en toi ?

-A la fin on se laisse aller sans trop savoir comme cela va se terminer.

 

Lou m’apparaît sensible et sincère, facile à être et plutôt agréable. elle parle du quotidien, de l’extra, abordant l’intime du surréalisme au réel avec simplicité. La plus forte ressemblance physique reste néanmoins celle avec sa maman, J.B.

Interview et photo : Patrice Rolle

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