Le Son du moment – Eric Legnini / Boda Boda

Dans Six Strings Under, Eric Legnini, lauréat de la Victoire du Jazz 2011 du « Meilleur album de l’année » veut célébrer la guitare sous toutes ses formes. Pas simplement, l’art des standards chers à Thomas Bramerie ou à Hugo Lippi (comme sur le classique des années 30, « Stomping at the Savoy »). Pas seulement l’esprit manouche qu’incarne comme personne Rocky Gresset. On y retrouve ainsi des guitares afrobeat à la Fela (« Boda Boda »), des guitares pop à la Radiohead (« Daydreaming ») ou des guitares bossa à la Jobim (« La Mangueira » composition dédiée à son amie et complice brésilienne Marcia Maria disparue en 2018).

Mieux : on trouve même une messe miniature dédiée aux guitares du rock anglais… mais sans guitare ! Sur la reprise du sommet de David Bowie « Space Oddity », Eric Legnini la joue quasi solo : « c’était le challenge : je voulais une version lente et dépouillée. Mais je voulais aussi coller au plus près de la mélodie et de son interprétation originale. »

Avec ce nouvel album, Eric Legnini retrouve son contrebassiste fétiche Thomas Bramerie, et invite pour la première fois deux guitaristes exceptionnels : Hugo Lippi et Rocky Gresset.

Six Strings Under, c’est aussi et surtout une vraie madeleine de Proust pour le Belge fan du « sentiment d’espace » que procure le format piano-contrebasse-guitare. « L’interplay est très différent car d’ordinaire c’est souvent la batterie qui prend la main dans un groupe. »

À ses débuts, les trois pianistes qu’il préférait, du moins les trois pianistes qu’il admirait le plus, ses véritables maîtres à penser, sont précisément ceux qui ont magnifié cette formule canonique : Nat King Cole, Oscar Peterson et Ray Charles. Comme par hasard, deux chanteurs et un très grand escorteur de voix : comme quoi même quand il n’utilise pas la voix, Eric Legnini l’a toujours en point de mire.

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