[Chronique Album] Moloch/Monolyth – Naive Stories

Quand on découvre un disque qui nous plaît bien, deux types de comportements surgissent. Il y a ceux qui veulent automatiquement tout savoir de la date de naissance du bassiste au curriculum vitae de l’ingénieur du son, et puis il y a ceux qui se laissent porter par la musique. Quand on est dans la deuxième catégories, l’album de Moloch/Monolyth vient à la suite de ceux de The National ou de Big Thief, des nouveautés qui font plaisir, c’est la même grande et belle Amérique indé qu’on aime, du pont de Brooklyn à la côte pacifique de l’Oregon. 

Et puis, stupeur, Moloch/Monolyth est originaire de Bordeaux, Nouvelle Aquitaine. Des quasi-voisins. Stupeur, ou bonne surprise plutôt, le groupe vient une nouvelle fois prouver la santé optimale de la scène française et qu’elle mériterait bien un peu plus de visibilité. Michael Martin, voix et guitare, contribue grandement à cette dynamique puisqu’on le retrouve également dans le folk lumineux de I am Stramgram et le duo grungy Equipe de Foot. On pourrait croire que trop se disperser pourrait nuire à la cohérence, mais non. Ici, tout es bon.

Le premier morceau Naive Stories est à l’image de cet album du même nom. Il démarre délicatement, et s’intensifie petit à petit avant d’atteindre un somment d’une beauté éclatante. I Wish est un voeu d’abord timide, puis appelé à plein poumons. Il suit la même construction, si ce n’est que la voix douce et réservée de Ita Duclair a l’exclusivité du micro dans un premier temps. Il faut dire que tout le monde a le droit de chanter chez les Girondins, les voix de croisent, se suivent et souvent, se superposent pour un effet de puissance exaltée, qui pourrait faire penser aux premières années de Arcade Fire. Au rayon des influence, il faut mentionner The Dodos, groupe new-yorkais qui mêlait à merveille folk et pop indé, mais qui a dû subir le même sort que son animal totem. You never Left joue aux montagnes russes émotionnelles. Goosebumps et Hours s’emballent, amenés haut par l’enthousiasme général et les OhOh à l’unisson. Les deux derniers Farewell Full Moon et If I ever Relapse étaient déjà présent sur le EP sorti en 2016 mais ils ont parfaitement leur place ici.

Le Moloch, un démon biblique à qui on sacrifiait des enfants. Monolythe, bloc de pierre de grande dimension, constitué d’un seul élément. L’origine du nom du groupe est quelque peut obscur, et collerait surement mieux à la musique du groupe s’il s’agissait de doom metal. Ça sera peut être pour une prochaine aventure. En attendant, ils nous offrent un petit bijou avec ce premier album Naive Stories, qu’on aimerait voir défendu sur scène un de ces jours en Béarn !

En attendant, une vidéo de Naive Stories réalisée par Rod Maurice en l’église de Bossugan (33) :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *