[Chronique album] Jessica Pratt – Quiet Signs

Dans la gigantesque production musicale, il y a des disques qui s’entendent et des disques qui s’écoutent. On peut lancer les premiers pendant qu’on passe l’aspirateur ou la tondeuse. Les deuxièmes réclament une attention particulière, nécessite une pollution sonore nulle. Quiet Signs de Jessica Pratt fait parti de ceux là. Si une télévision est allumée dans la pièce à côté, si une fenêtre est ouverte sur la rue, on ne l’entendra pas. Car la voix de la dame à quelque chose du chant de l’oiseau, pas du vol de grues, mais le petit cachée dans un arbuste, perceptible uniquement si le monde des humains cesse son vacarme aux alentours.

Avec Quiet Signs, elle signe un troisième album bucolique et lumineux chez Mexican Summer. Il s’ouvre avec les quelques notes de piano suspendues dans les airs de Opening Night et puis la voix de As the World Turns, qui semble faible, remplit finalement l’espace, comme vaporeuse, et nous enveloppe, nous ensorcelle sans qu’on y ait pris garde. On est dans un folk tout ce qu’il y a de plus classique, porté par une seule guitare acoustique qui prend des fois des accents brésiliens, sur l’ouverture de ce morceau et sur l’enchanté Poly Blue. Fare Thee Well est agrémenté d’une flûte qui contribue aussi au laisser allé. Crossing disperse ces nappes planantes pour un titre plus lyrique et dramatique, particulièrement beau.

A écouter cette voix si particulière, on ne sait pas si elle appartient à une enfant, une vieille dame ou une elfe, Jessica Pratt est une Californienne trentenaire qui a grandi en tant qu’artiste dans le milieu indé de San Francisco. Des gens parfois bruyants comparé à ce folk des plus apaisants.

 

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