[La Reprise du Jeudi] Eddy de Pretto en haut de l’affiche

Vous avez le droit de ne pas savoir qu’Eddy de Pretto a repris « Je m’voyais déjà » en hommage au grand Charles Aznavour aux derniers Césars. Tout comme vous avez le droit de ne pas vous intéresser à ces cérémonies où on se jette des roses entre soit, où le plus consensuel gagne. Mais c’est un moment intéressant.

Si on fait un parallèle entre les deux personnages, peut on le généraliser entre deux époques ?

L’orignal, dynamique, avance sur un fond jazzy, on sent l’enthousiasme du débutant qui court les cabarets pour se faire un nom. Il croit en ses rêves fous d’être en haut de l’affiche et il se dégage indéniablement du chant de Charles Aznavour une grâce positive, une joie de l’instant. Et l’auditeur, lui, imagine un Saint Germain des Prés fourmillant d’artistes en herbe, de vitalité et de créativité,  jouant tous les soirs entre orchestres jazz et jeunes zazous, comme dans les livres de Boris Vian.

 

La prestation d’Eddy De Pretto est plus molle, fade. De la vie et des émotions bloquées quelques parts, qui ne sortent pas, Si on ferme les yeux, qu’on oublie le contexte. On voit aussi un artiste en herbe avec du talent, mais passif, qui a mis sa vidéo sur Youtube et attend, seul en survet sur le canapé, un commentaire, un email.

 

Il faut aussi dire que les lieux physiques d’expressions des jeunes artistes se réduisent d’année en année. Eddy de Pretto a déjà passé ce cap et s’il était là où il était, c’est qu’il est déjà en haut de l’affiche, et pas que celle des l’été à Pau (photos ici).

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