Gary Moore-Made in hard-rock

Récemment un ami m’a amené quelques cds … Dans le stock qui jonchait  la table une bonne partie faisaient partis de la discographie de Gary Moore. Playing The Blues Gary Moore ? Non pas ici. Tout était question là, de sa première période située dans le Hard-rock. Pourtant il restera dans l’inconscient de la pop-culture comme le grand architecte de « Parisienne Walkways » ou encore l’album « Still Got The Blues » paru dans les 90’s il y a une trentaine d’années et oui ! A-t-on manqué Gary Moore alors  ? C’est la question que je me suis toujours posé.

Comme beaucoup de guitar-heros, car il en est un, Moore joue très jeune de la guitare et embrasse à bras ouverts les héros de l’époque où il fête ses 8 ans : Presley, The Beatles, The Shadows. Il voue très vite un culte à Peter Green de Fleetwood Mac. Sa carrière professionnelle va débuter plus tard en 1970. Il joue avec un groupe nommé Skid Row(groupe anglais rien à voir avec les américains du même nom), puis il pose ses accords sur la deuxième formation de Colosseum. Moore a le gêne du guitar-hero car il va très vite se pencher sur plusieurs styles en jouant du blues bien-sûr, mais aussi du jazz, des musiques progressives ou encore du hard-rock où il mêle toutes ces et ses influences

Thin Lizzy l’accueille de 1974 à 1983. Née alors une forte amitié entre lui et Phil Lynott bassiste, bass hero du groupe. Il est à cette époque là, le Hard-rocker, le Rocker. C’est sans doute cela que notre inconscient a oublié. Le monsieur est capable d’avoir la finesse de « Parisienne Walkways » ou l’immense balade « Empty rooms » mais aussi la furie d’un « Rockin and rollin », le Heavy de « Run For Cover » ou encore une grande maîtrise à la reprise de « Shapes Of Things » des Yardbirds et de Jeff Beck. Gary Moore fait parti des grands jusqu’à avoir une petite légende colportée par ci par là, comme quoi il aurait été contacté pour faire partie de la première mouture des… Sex Pistols.

De 1973 à 1989 il augmente sa discographie de plusieurs albums, mélangeant son style progressif, Blues, et Rock au Hard-rock final Nous ne vanterons pas tous les albums certes car son style est tant varié qu’il serait faux de dire que celui-ci ou celui-là est un album de Hard-rock à part entière. Ceci dit il existe dans sa discographie des albums à aller re-écouter pour se rendre compte de l’énorme travail qu’il a réalisé pendant cette période pour ce style.

Bien que sa période Hard-rock commence bien plus tôt, l’année 1983 est à retenir avec l’album « Victims of the future ». Il y reprend de belle manière le « Shapes of things » des Yarbirds et y place le Heavy « Murders In The Sky » ou encore la grande balade, petite sœur de « Parisienne walkways », le magnifique « Empty rooms ». La chanson « Victims of the future » est un exemple parfait du style Moore. Il s’entoure ici de sacrées pointures de l’époque comme Ian Paice (ex Deep Purple, ex-Whitesnake), de Neil Murray à la basse, mais aussi de Bob Daisley. L’année suivante il offre au monde entier un superbe double live : » We want moore » qui reprend beaucoup de titres de ses années passées et qui reste un parfait Best of de Gary Moore période Hard-rock. Le Double Live contient notamment une version de son « Rockin rollin » endiablée que nous retenons pour sa fougue.

Parce qu’il en a de la fougue et il  remet le couvert en 1985 pour le grand « Run for cover » qui est sans doute un des grands albums de Gary Moore. Celui-ci contient un « Run for cover » toutes guitares devant comme il sait le faire, un « Reach for the sky » grandiose, une nouvelle version d’ »Empty rooms » mais surtout « Miltary man » qu’il réalise en duo avec son ami le Bass Hero de Thin Lizzy : Phil Lynott. On note la participation de la famille Purple ici notamment avec Glenn Hughes mais aussi Don Airey. L’album est produit par le non moins célèbre Andy Johns.

Deux ans plus tard en 1987, il offre un opus plus posé « Wild Frontier » sur lequel il s’éffarouche avec une très belle reprise de « Friday on my mind » fourré aux batteries programmées, un ovni dans un univers rock d’instrumentistes. On sent la touche irlandaise et son style qui coule vers le Blues, sa référence permanente. En 1989, il effectue un dernier tour sur la piste Hard-rock avec « After the war », album résolument tourné vers les gros riffs et toujours là des textes revendicatifs et vengeurs. « Still got the Blues » parâit en 1990. Au grand désespoir de ses fans aux cheveux longs l’irlandais plonge dans le bleu du Blues et y restera un bon moment.

La vie n’est pas toujours sympathique, la mémoire qu’on laisse parfois non plus. Il n’est pas ici question de déclamer que sans cette période Gary Moore ne serait pas lui-même mais elle fait partie de son style incroyable cité par les plus grands(Kirk Hammet de Métallica en tête ou Zaak Wylde). Gary Moore est incontestablement un modèle.  Muddy Waters dit-on, a électrifié le Blues, on peut dire que Gary Moore l’a atomisé dans ses années métalliques. Sans aucun doute cette période dédiée aux Riffs  d’acier n’y est pas pour rien. L’histoire est en marche depuis un moment pour l’irlandais, il sourit dans le panthéon des grands, le mythe s’installe doucement, sûrement pour ne jamais s’éteindre. Il n’y a plus qu’à plonger.

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  1. Patrick B at 8 h 40 min

    Pour l’anecdote mais aussi pour illustrer l’immense talent de l’artiste il faut s’attarder sur un Dvd : ″The Strat Pack″. Nous sommes en 2004 à Wembley; un concert en hommage à la Stratocaster réunit certains (il manque Clapton et Beck) des plus grands guitaristes. Le genre de manifestation ″Pince Fesse″ où tout le monde remercie tout le monde et où il est de bon ton de jammer en rondejambant devant un public attentif mais sujet à l’endormissement. Seul Gary Moore réussira à réveiller sortir le public de sa torpeur avec une version dantesque de ″Red House″ qui lui valut la seule standing ovation de la soirée.

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