[La Reprise du Jeudi] La Mauvaise Réputation, d’ici ou ailleurs

Les rebelles ne sont pas toujours ceux que l’ont croit. Il n’avait pas de blouson de cuir ni de crête rouge mais une belle moustache, quand Georges Brassens écrit La Mauvaise Réputation en 1952, la chanson est censuré sur champ. Le Sétois est celui que tout le monde trouve bizarre au village, qui vit sans se soucier du « Qu’en dira-t-on », il affiche avec son verbe fin mais piquant tout son anti-conformisme et son anti-militarisme.

 

Dans la vague reggae ska de la fin de année 90, il n’est pas étonnant de trouver une reprise à dreadlocks par Sinsemilla au côté d’une morceau anti-FN. Plus singulière est la version soul jazz de Sandra N’Kaké, mais plus intéressante encore est celle du réunionnais Danyel Waro. L’homme défend la Maloya, la musique de son île depuis son enfance, en 1976 il refusa le service militaire, un acte d’insoumission au pouvoir de la métropole qui lui vaudra deux ans de prison. Voilà un authentique rebelle qui reprend sur un rythme entêtant La Mauvaise Réputation en créole.

 

Cette version est extraite de la compilation Brassens, écho du Monde sorti en 2011, suivie de Brassens, écho d’aujourd’hui en 2013 (la version de La Jeanne par le Grupo Canalon de Timbiki, quel régal !) . On s’imagine Brassens comme un artiste franco-français par ses paroles bien sûr, mais aussi son rythme de guitare pépère, et il est donc positivement surprenant de voir que ça parle ait été entendue par le monde entier.

 

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