Concerts : 15 ans d’A Tant Rêver du Roi à l’Atelier du Neez, le 24/02/2018

Pour fêter ses 15 ans d’existence, l’asso A Tant Rêver du Roi avait investi un lieu plus grand que son antre habituel de la Ferronnerie, le moderne et très fonctionnel Atelier du Neez à Jurançon. L’affiche était belle mais ténébreuse, rien de très festif pour l’anniv’ d’un label qui a donné ses lettres de noblesse au zoukcore et à la post béguine.

Quoique. Il y a quelque chose de tribal dans l’utilisation de percussions chez Dik Dik Dragon, mais plus dans la fièvre africaine que la douceur caribéenne. Le monsieur au centre de la scène se pose en prédicateur et souffle sur les cuivres incandescents, c’est punk, on est sur les plate-bandes de The Ex, déjà vu à la Centrifugeuse voisine. Il ne manque qu’une voix plus imposante plutôt que deux trop faibles pour que l’animal prenne une autre dimension.

Parmi les 300 concerts organisés par A Tant Rêver du Roi lors de ces 15 ans, un nombre non négligeable était purement instrumental, L’Effondras défendra cette tendance ce soir, armé de deux manches et d’une batterie. Leurs disques ont des noms poétiques, bénéficient d’un artwork ésotérique, il y a déjà quelque chose de mystérieux, alors ce n’est pas de la musique qu’on attend d’eux mais de la sorcellerie, qu’ils fascinent autant que le feu. C’est exigent mais ça marche ! Malgré quelques longueurs, il n’y a généralement qu’à fermer les yeux pour entrer dans leur monde, se laisser envahir et porter loin et haut par les envolées de guitares.

Et voici maintenant ceux qui ont fait un crochet par Pau depuis la Suisse avant de rentrer chez eux au Danemark. Get your Gun va ravir les amateurs de voix restés jusqu’à présent sur leur faim. Il y a un coffre impressionnant sous cet imper en même temps que certaines manières théâtrales, comme si Morrissey et Erik le Rouge partageaient le micro. Le groupe installe très vite une atmosphère lourde et austère mais d’une rare beauté, comme le brouillard sur la Baltique percé par un soleil glacial. Le lent et inexorable Sea of Sorrow contient assez de spleen pour démobiliser une horde de Vikings prête au pillage. Il y a de la colère dans l’imposant Black Book, de la révolte dans You’re Nothing qui monte progressivement en intensité jusqu’à exploser, Dans un concert qui aura duré, dans la tourmente et la désolation, les Scandinaves n’auront épargné personne dans un concert sans fioritures mais d’une grande générosité.

Get your Gun pas du tout à Jurançon – Photo Berit Lamp

La suite des festivités sera à La Centrifugeuse le 9 mars avec la claque Buriers (folk, spoken words, déjà vu au festival ATRDR), les Braziliers ( indie pop avec du Ropoporose dedans), expo et stand du label, et même un spectacle de magie !

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